C’est une petite révolution pour Mayotte avec la création prochaine de la première Communauté professionnelle territoriale de santé. « L’objectif est de permettre de territorialiser la politique de santé en offre de soins et de faire de la prévention afin de pallier au désert médical et ainsi d’être au plus proche de la population », a expliqué Olivier Brahic, directeur de l’ARS. A terme, l’idée est de créer des centres périphériques du CHM avec des petits hôpitaux de proximité et des antennes d’urgence, mais aussi d’aider les associations locales à faire de la prévention.
« Ce contrat local de santé intercommunal en lien avec les élus et les collectivités est le premier du genre, s’est félicité le ministre de la Santé et de la Prévention. Je suis heureux de signer cette lettre d’engagement au nom de l’État. Vous êtes des pionniers… C’est un mouvement qui doit se généraliser partout en France et doit être pris comme un exemple. La santé c’est l’affaire de tout le monde ! On ne s’en sortira sur la prise en charge de nos concitoyens que si les collectivités et les intercommunalités s’engagent sur la politique de santé, car c’est un enjeu crucial », a ainsi déclaré Frédéric Valletoux.
Développer la politique de santé sur notre territoire
Un des principaux objectifs de ce contrat local de santé est de faciliter en premier lieu l’installation de professionnels de santé sur notre territoire en allant les chercher, en leur trouvant un local, un logement, un accès à internet, etc. Même si comme le reconnait le directeur de l’ARS, « Nous n’allons pas voir venir plusieurs centaines de médecins débarquer dans l’île tout de suite ». En attendant, la télémédecine va être développée avec des médecins en métropole qui feront des consultations à distance. « Pour cela nous allons créer une association de télémédecine en lien avec l’Hexagone », a indiqué Olivier Brahic.
Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, s’est d’ailleurs rendu en métropole, il y a quelques moins de cela, afin justement de rencontrer des professionnels de santé et voir comment organiser un futur partenariat. « L’idée est de les faire venir de temps en temps afin qu’ils nous aident et qu’ils nous accompagnent », et pourquoi pas qu’ils s’installent à Mayotte pour quelques temps, souhaiterait l’édile.
Plusieurs accents vont être mis, notamment pour soutenir des campagnes de prévention sur les risques infectieux afin de lutter contre les maladies vectorielles et améliorer les conditions sanitaires dans l’île. Les jeunes sont également inclus dans cette politique de santé avec une volonté d’augmenter la couverture vaccinale des enfants, encore insuffisante sur notre territoire, mais aussi en sensibilisant la jeunesse à l’hygiène des mains notamment. Même si le ministre, de son propre aveu, n’est pas venu à Mayotte pour faire des annonces, « Je n’ai pas de message particulier », a-t-il dit, mais il assure que « l’État sera là autant que possible pour faciliter l’accès aux soins, lutter contre la sédentarité, et offrir une meilleure prise en charge. C’est ce qu’on doit faire. La signature de ce contrat d’engagement va dans ce sens en apportant un service supplémentaire aux habitants ».
Le maire de Bandrélé considère que la création de cette Communauté professionnelle territoriale de santé est un outil nécessaire pour accompagner les administrés et un complément de ce qui se fait déjà. « La santé est un sujet sensible, important, car nous sommes dans un désert médical ici à Mayotte. Nous devons ainsi pallier à ce manque ».
B.J.