Crise sociale : cinq représentants de structures économiques « déçus par les mesures gouvernementales »

Ce sont parmi les secteurs les plus touchés par la crise sociale de ce début d’année qui co-signent un courrier adressé le 29 février dernier à la ministre déléguée aux Outre-mer. Ils montrent les dents.

Rappelons que lors de sa venue éclair sur fond de blocage de l’île le 27 février dernier, Marie Guévenoux avait annoncé plusieurs mesures : la prolongation de l’aide allouée pendant la crise de l’eau, et un accompagnement financier à hauteur de 15% du chiffre d’affaires plafonné à 4.000 euros versé à toutes les entreprises dont l’activité aura été impactée.

Pour les présidents de la CPME976, de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH), l’Union des entreprises de proximité (U2P), de la Chambre de commerce et d’Industrie et de la Chambre d’Agriculture, le bon compte n’y est pas. Ils se disent « profondément déçus et stupéfaits par les mesures gouvernementales » présentées, et montent le ton, « vos récentes annonces donnent à penser que la réalité du terrain échappe à votre analyse ». La FMBTP n’a pas co-signé le courrier alors que le secteur a été lui aussi très impacté.

Ils expliquent avoir supportés crise sur crise, Covid, crise de l’eau et blocage de l’île, sans parler de l’insécurité qui freine les déplacements amputant une partie de leur chiffre d’affaires, « les mesures annoncées ne sont pas à la hauteur des défis auxquels nous sommes confrontés au quotidien, elles engendrent le ressenti d’une forme de mépris de la part du gouvernement envers nos préoccupations assorti de l’impression d’une injustice flagrante dans le traitement de notre situation. »

Et menacent d’une frilosité à « s’engager efficacement sur le projet de la convergence sociale », qui implique un accroissement des cotisations pour les employeurs, s’ils n’en ont pas la capacité par un soutien à la hauteur.

La FMBTP ne fait pas partie des signataires alors que les chantiers étaient à l’arrêt

Ils réclament une réunion de travail d’une heure au moins avec la ministre « dans les meilleurs délais » pour aborder cet accompagnement ainsi que d’autres points comme l’encadrement des taux d’octroi de mer et le renforcement des dotations des collectivités locales « pour permettre la relance économique », le placement de tout le département de Mayotte en zone franche « propre aux territoires sensibles et défavorisés », l’augmentation du fond de solidarité à 15% du chiffre d’affaires plafonné non plus à 4.000 euros mais à 20.000 euros, la suppression des pénalités et majorations sur la dette sociale sur la période 2018- février 2024, et la suspension du recouvrement forcé et mise en place d’échéanciers adaptés à chaque entreprise jusqu’à 36 mois.

Ultime menace, celle de passer d’une posture « attentive et patiente » dans l’espoir d’actions fortes « pour relancer notre économie ravagée » à celle d’actions de protestation « à l’image de celles du monde agricole ».

Un courrier signé par Ousseni Bourahima Ali, Charles-Henri Mandallaz, Fahar Madi, Mohamed Ali Hamid et Saïd Anthoumani.

A.P-L.

Partagez l'article :

Subscribe

spot_imgspot_img

Les plus lus

Publications Similaires
SIMILAIRES

Mamoudzou-Koungou : la frontière est tracée

Après des décennies de flou, les limites communales fixées en 1977 sont enfin matérialisées sur le terrain.

Internet très haut débit : Orange lance son réseau de fibre optique

Orange a annoncé ce mercredi 27 août que ses premiers raccordements à son propre réseau de fibre optique débuteront le 1er décembre prochain. Environ 6 000 foyers seront concernés dans les communes de Koungou, Mamoudzou, Tsingoni, Dzaoudzi et Pamandzi, tandis que le reste du territoire accédera au très haut débit grâce au déploiement de la 5G. Reste à savoir si le déploiement du réseau se fera de manière coordonnée avec celui de l'opérateur Mayotte THD, désigné par le Département pour déployer le réseau public sur l’ensemble de l’île.

Le Préfet annonce le démantèlement du camp de Tsoundzou 2

Le représentant de l’État évoque une situation comparable à celle de l'ancien camp de Cavani et promet des hébergements d’urgence pour les personnes vulnérables.

RSP Sécurité à Mamoudzou : plus de cinq mois sans salaire, les agents montent à Matignon

Privés de salaire depuis février, les 120 agents de RSP Sécurité manifestent et alertent le gouvernement sur la gravité de la situation.