Lutte contre l’immigration clandestine : plus de 17.000 reconduites à la frontière en 9 mois

A quelques jours du retour sur le territoire du ministre Gérald Darmanin, les forces de sûreté intérieure tirent le bilan de leurs actions en matière de lutte contre l’immigration clandestine.

Pour marquer le coup d’un probable Wuambushu II et d’un nouveau regard à porter sur le sujet, on ressort l’opération Shikandra dont on nous dit qu’elle a été menée du 1er janvier au 30 septembre 2023… période pendant laquelle Wuambushu a été déclenchée, et dont l’un des pans était précisément la lutte contre l’immigration clandestine (LIC).

Peu importe donc la bannière sous laquelle hommes et femmes des forces de l’ordre ont procédé à la LIC, sur cette période, 648 kwassas ont été détectés, contre 508 sur l’année 2022 de Covid, mais moins qu’en 2021, 742. Mais l’année n’est pas finie. Sur ce nombre d’entrées maritimes détectées, 457 ont été interceptées, soit 70%. Un taux de réussite semblable à celui de 2022, et meilleur qu’en 2021 où, si beaucoup avaient été repérés, seuls 46% avaient été arraisonnés.

PAF
Destruction de moteurs par la PAF (Photo JDM)

Ce qui porte à 5.576 le nombre d’étrangers en situation irrégulière interceptés sur les côtes, 14% en plus qu’en 2022. Ce n’est pas énorme si l’on considère les moyens supplémentaires mis sur la table par Wuambushu. La lecture du graphique marque un creux des interceptions de kwassas de mai à août 2023.

36.207 cartouches de cigarettes de contrebande ont été saisies et détruites représentant une valeur marchande d’environ 2.449.041 euros, ainsi que 50 kg de bangué (résine de cannabis).

622 barques ont été détruites, donc davantage que d’interceptions sur l’année, il y avait vraisemblablement du stock, et 424 moteurs détruits.

Sur 350 passeurs présentés à la justice, 285 sont condamnés à de la prison ferme, on peut penser qu’il s’agit de récidivistes, avec interdiction de territoire de 3 à 5 ans. Leur expulsion du territoire se fait après qu’ils aient purgé leur peine de prison.

247 pêcheurs ont été accusés de pêche illégale, ce qui peut expliquer le fort taux de saisine de bateaux de pêche en septembre 2023. 24 employeurs de clandestins ont été condamnés pour une somme totale de 316.500 euros.

Saisonnalité des interceptions de kwassas

Quant à la lutte contre l’immigration clandestine à terre, sur 17.712 interpellations (+9% par rapport à 2022), 17.250 ont été reconduits à la frontière, dont 26 personnes expulsées vers le continent Africain, 3 vers le Sri Lanka et 493 vers Madagascar. Ce nombre de 17.250 reconduites intègrerait vraisemblablement les personnes interceptées en mer.

Au cours de ces opérations 30 policiers et 12 gendarmes ont été blessés en service et 10 rébellions relevées.

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