Des plans communs d’intervention en cas de pollution
Les pays de la zone, avec l’appui de nombreux partenaires, ont mis en place des mécanismes communs de partage d’informations pour mieux lutter contre toutes les formes de pollution. On notera le Centre régional de coordination des opérations (CRCO) et le Centre régional de fusion d’information maritime (CRFIM) basé à Antananarivo à Madagascar. « L’exercice de simulation régional fait partie du plan d’action global des deux centres régionaux visant à examiner leur capacité de coordination et d’intervention en cas d’incidents de pollution maritime, avec les États de la région, et à renforcer le mécanisme régional de partage d’informations et d’opérations conjointes en mer », souligne un communiqué du Secrétariat Général de la Commission de l’Océan indien (COI).
L’exercice de simulation dénommé « WIOPOLREX », organisé aux Seychelles, avait ainsi mobilisé des délégués des pays de la zone Océan indien ayant signé, depuis 2018, le programme régional (MASE) visant à assurer la sécurité maritime dans la zone. Mais aussi les Maldives, le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Yémen, l’Inde, le Royaume-Uni et les États-Unis. «Cet exercice vise à renforcer les systèmes nationaux de prévention et de réponses en vue d’une coopération régionale efficace lors des incidents majeurs de pollution maritime », explique le communiqué de la COI. Le programme et l’ensemble des activités sont financés par l’Union européenne.
Les participants se sont félicités de « cette mobilisation de grande ampleur », qui, selon eux, « démontre la volonté des États et des partenaires de développer une approche collective face aux incidents de pollution maritime dans la région en vue d’améliorer la coordination et l’interopérabilité », selon toujours le communiqué. «Les parties prenantes reconnaissent de plus en plus le rôle essentiel des cadres de coopération régionale, qui permettent aux pays de répondre et de collaborer plus efficacement lors des opérations conjointes en mer pour limiter les effets de tels incidents », a fait remarquer, de son côté, Jim Donegan, le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis aux Seychelles, cité dans le communiqué.
Se conformer à la convention de Nairobi
La zone Océan indien, point de transit de nombreux bateaux, est souvent confronté à des incidents dont la gestion par un seul pays est souvent compliquée par ses capacités techniques limitées. « Le naufrage du MV Wakashio au large des côtes de l’île Maurice ainsi que d’autres situations de naufrages et/ou de dérives survenues dans les pays voisins, indiquent clairement qu’un pays ne peut à lui seul faire face à tous les niveaux d’incidents de pollution maritime », rappelle encore le communiqué.
Il n’y a pas, à ce jour des données bien documentées sur la pollution en mer dans la zone de l’Océan indien. Mais les Etats jouent la prévention et anticipent des plans communs en catastrophe de grande ampleur en préparant les équipes locales aux opérations de riposte. « Le développement du mécanisme régional de lutte contre les incidents de pollution maritime s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large visant à promouvoir l’appropriation des enjeux de sécurité maritime par les États de la région », a-t-on justifié.
L’un des défis est l’excellence des équipes d’intervention et la mise aux normes des Etats qui doivent notamment se conformer à la Convention de Nairobi sur la protection de l’environnement marin. « Un exercice sur le terrain (FTX) sera organisé par la suite pour confirmer les recommandations résultant de l’exercice de simulation actuel, avant de procéder à la validation du plan de contingence régional révisé par les pays concernés », a conclu le communiqué de la COI. Une feuille de route pour coordonner les actions communes de lutte contre la pollution a été adoptée par les participants à l’exercice de simulation.
A.S. Kemba