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lundi 27 janvier 2025

Les entreprises mahoraises de gestion des déchets s’engagent dans l’économie circulaire

Dans le cadre de sa mission de structuration des filières économiques, la CCI de Mayotte a organisé hier un nouvel atelier regroupant les acteurs du domaine de la gestion des déchets. Le but était de mener une réflexion commune autour de l’économie circulaire, thème ô combien primordial pour l’environnement de notre territoire.

Une dizaine d’entreprises, associations, partenaires étaient présents parmi lesquels STAR Mayotte, Enzo Recyclage ou encore la MAP. Ce sont près d’une trentaine de membres fondateurs volontaires venus assister à ce 7e atelier sur l’économie circulaire. « L’objectif de cette assemblée générale constitutive du cluster sur l’économie circulaire était de rassembler l’ensemble des parties prenantes en ce qui concerne l’amélioration de la gestion des déchets dans l’île. Chacun a ainsi pu donner son avis et échanger. Cela a permis de lever les freins pour développer une meilleure gestion des déchets et tendre vers des projets collaboratifs », explique Émile Darcourt, chargée de mission Développement Durable au sein de la CCI de Mayotte.

Les membres du Conseil d’administration du « Groupement des Acteurs Mahorais pour une Économie Circulaire » (GAMEC)

L’économie circulaire quésaco ?

Selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, « L’économie circulaire consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets. Il s’agit de passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire ». Mais aussi, comme le souligne Émilie Darcourt, « C’est une nouvelle façon de penser, une nouvelle méthodologie. Elle s’oppose à l’économie linéaire où l’on achète un produit et une fois qu’il est usé, cassé ou qu’il ne nous plaît plus on le jette sans le recycler ». Il s’agit donc de changer de business modèle pour les entreprises afin qu’elles mènent des réflexions et trouvent des solutions pour faire de la qualité et non plus de la quantité. « Le réseau vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement à tous les stades du cycle de vie des produits », poursuit-elle.

Les premiers ateliers mis en place sur l’économie circulaire à Mayotte remontent à la fin de l’année 2020. Il s’agissait de trouver les entreprises et les partenaires qui voulaient participer à cette réflexion et à cette nouvelle façon de penser en les faisant tout d’abord se rencontrer, puis ensuite organiser des actions permettant de diminuer les obstacles à la mise en place de l’économie circulaire. « Six ateliers ont déjà eu lieu depuis fin 2020, la dynamique est telle qu’avec les professionnels du secteur de la collecte, du recyclage et du tri des déchets, un groupement va être formalisé, dont le nom choisi est Groupement des Acteurs Mahorais pour une Économie Circulaire (GAMEC) » », se félicite Émilie Darcourt.

Près d’une trentaine de personnes étaient réunies dans la Grande Salle de la CCI

Réfléchir à mieux préserver l’environnement de notre territoire

Au cours de cette séance de travail et de réflexion, plusieurs axes ont été identifiés parmi lesquels l’amélioration de l’accès au foncier et la mutualisation des coûts et des moyens. « On sait qu’à Mayotte le foncier c’est le nerf de la guerre. Il est très difficile d’avoir un terrain. L’idée serait d’acquérir un espace assez grand pour regrouper les plateformes avec plusieurs activités et mutualiser les moyens à la fois humains, techniques, technologiques, … au sein d’un même endroit », complète Émilie Darcourt. Autre axe de réflexion, faire du lobbying pour booster l’efficacité de cette filière et conquérir de nouveaux marchés. « Au travers de cet axe nous souhaiterions ainsi promouvoir les matériaux issus du recyclage pour en faire de nouvelles fournitures », raconte la chargée de mission. Enfin le dernier axe serait de développer les connaissances et les compétences des acteurs de la filière pour faciliter la transition vers un nouveau mode de consommation plus durable.

Représentation de la chaîne de valeur de la gestion des déchets

Pour Tanchiki Maore, directeur de MAP, ces ateliers et la mise en place de ce cluster peuvent être ultra bénéfiques pour l’île. « Cela permet de mobiliser encore plus les acteurs de la filière de la gestion des déchets, à la fois les petits et les grands. L’objectif est de ne pas répéter les mêmes erreurs que par le passé, indique-t-il. Cela permet aussi de se connaître et de faire les choses le mieux possible. Face au problème des déchets, on a besoin de tout le monde. C’est un travail d’équipe qu’il convient de faire pour lutter contre cette problématique et trouver des solutions. Il faut arrêter de jouer solo, il faut marier les petits et les grands. C’est ensemble qu’on réussira à développer Mayotte, car l’objectif final est l’amélioration des conditions de vie dans notre île ».

A l’issue de cette assemblée générale, plusieurs actions ont été définies dont les ambitions sont notamment de « promouvoir l’économie circulaire et inscrire les entreprises membres du cluster dans une démarche d’efficience ». Mais aussi, faire de Mayotte un territoire d’excellence dans le domaine de l’environnement et que l’île aux parfums soit un moteur de coopération dans l’espace Océan Indien.

B.J.

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