La tribune signée par 170 médecins, kiné, infirmiers, etc. est adressée à la fois à leur ministre François Braun, à Gérald Darmanin pour l’Intérieur, à Jean-François Carenco pour l’Outre-mer, et localement, au préfet Thierry Suquet et au directeur de l’ARS Mayotte, Olivier Brahic.
Toujours au stade officieux, l’opération Wuambushu, qui aurait été validée en conseil de Défense par le président de la République, commence à interpeller de plus en plus de monde. Les soignants eux, s’alarment des conséquences pour ce qu’il convient de considérer comme le cœur de cible, l’immigration illégale.
Plus exactement, ils listent les effets néfastes potentiels de l’opération : Situations à risque infectieux épidémique dans les zones d’hébergement d’urgence « en raison de la promiscuité ou de la rupture d’approvisionnement en eau potable », Limitation de l’accès aux soins soit à cause de la destruction de l’habitat des occupants, soit à cause des contrôles d’identité exacerbés, ruptures de prise en charge de pathologies chroniques, retards de diagnostic, conséquences de la déprogrammation de la réserve sanitaire, surcharge des infrastructures sanitaires suite à l’opération, etc.
Ces soignants demandent à être associés aux réflexions sur « la procédure d’hébergement », sur la protection des personnes vulnérables nécessitant un suivi médical, et « avoir la certitude qu’aucune intervention ne soit opérée dans les lieux de soins »
Rappelant leur serment « à soigner quiconque le nécessite sur le sol français », ils se disent néanmoins « pleinement conscients de la complexité de la situation politique et sociale du territoire de Mayotte », et soulignent leur « objectivité médicale ».
Cette demande de garanties sur la prévention des conséquences sanitaires est signée par plusieurs corps de métiers médicaux, des médecins, infirmiers, sages-femmes, kinésithérapeutes, pharmaciens, psychologues ou auxiliaires médicaux.
A.P-L.