On vit toujours moins longtemps à Mayotte…

Même si notre département est encore mis au devant de la scène des dernières données Insee 2022 relatives à son fort taux de natalité, il n’en demeure pas moins que l’espérance de vie y est également des plus faibles et ce, depuis bien des années.

Covid ou pas, grippe pourquoi pas, quelles qu’en soient les dernières statistiques et hypothèses avancées, on ne peut négliger le fait que Mayotte est encore et toujours le territoire français où l’espérance de vie y est des plus critiques, touchant de surcroît les différentes catégories d’âges recensées. 

Les femmes toujours aussi touchées

Bien que de manière générale, pour raisons biologiques, métaboliques, cardio-vasculaires et hygiéniques, les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, il est important de souligner que l’écart national, catégorie féminine, est assez important avec notre département. 

Alors qu’en 2016, l’espérance de vie des hommes à Mayotte s’élevait en moyenne à 74 ans (contre 79 ans en métropole), les femmes mahoraises quant à elles pouvaient espérer atteindre les 77 ans; bien loin des 86 ans de l’hexagone. Les conditions de vie précaires, alliées au nombre de grossesses élevé ainsi qu’à l’obésité due à un mode de vie sédentaire ainsi qu’un régime alimentaire peu varié, gras et trop sucré, explique en grande partie cette différence notoire.

Et depuis toutes ces années, la tendance établie n’a fait que se renforcer. 

Là où les différents territoires ont très légèrement régressé, voire même sont restés stabilisés entre 2018 et 2022 (comparaison intéressante à étudier notamment au regard de l’impact moindre de la crise sanitaire internationale chez les seniors), eh bien notre île au parfum mortuaire pour le coup, continue sa chute en 2022 avec une espérance de vie moyenne de 72,3 ans pour les hommes et 74,6 ans pour les femmes. Pour exemple, la Guyane en amélioration croissante, comptabilise une espérance de vie moyenne de 76,4 ans pour les hommes et de 82,6 pour les femmes.

Les causes de cette surmortalité locale

Outre les récents scénarios épidémiologiques mis en avant, il demeure des indiscutables facteurs qui perdurent, relatifs à l’aspect sanitaire et migratoire, au regard notamment des carences vaccinales mais également en lien avec des fragilités physiologiques et métaboliques récurrentes de type circulatoire, respiratoire, diabétique ou encore endocrinien (hormonal) pour lesquelles s’ajoutent, particulièrement chez les hommes, des facteurs accidentogènes bobologiques/tissulaires plus ou moins conséquents entrainant de rapides complications s’avérant mortelles.

Alors que les moyennes métropolitaines comptabilisent une longévité masculine de 79,4 ans et 85,3 ans pour les femmes, là encore, très ironiquement et ce, même face à la mort, Mayotte ne peut toujours guère prétendre à l’alignement national ! 

MLG

 

Études et Sources Insee, CHM

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