29.8 C
Mamoudzou

La danse comme moyen d’échange et de prise de conscience au-delà des frontières 

Pendant une semaine, la compagnie Kazyadance, basée en Petite-Terre, a accueilli une délégation de 5 danseurs professionnels tanzaniens dans le cadre d’un échange collaboratif soutenu par le programme Accès culture. 

Se mouvoir pour s’exprimer au-delà des mots que la barrière des langues peut parfois dresser. Sensibiliser et alerter sur les maux environnementaux tout en travaillant les corps, leur mémoire et ce, dans un partage artistique et culturel. Telle fut la trame de font de ce projet bilatéral entre la compagnie mahoraise et l’école de danse professionnelle Muda Africa basée à Dar es Salaam, en Tanzanie.

Accès culture kézako ?

Visant à favoriser les liens et collaborations entre les artistes et acteurs culturels français et africains au sens large, le programme Accès culture — chapeauté par l’Institut français* —  accompagne et met à disposition les moyens financiers nécessaires dans l’élaboration de projets binômes équitables constitués donc, de 2 structures : une française et une africaine.

Jeune hommes afro souriants et heureux
Une réelle symbiose entre les artistes après cette semaine de découverte et de travail commun

Pour être considérés comme éligibles, ces projets ( avant tout tournés à destination d’un public vulnérable pour raisons économiques, sociales, géographiques voire même d’intégrité physiologique ou mentale diminuée ), doivent constituer une réelle coopération à la fois éducative et artistique d’une durée maximale de 3 ans.

La danse et la nature indissociables

Basé sur 2 étapes, ce projet intitulé Mti & Mwiri (soit les respectives traductions Swahili des mots ’’arbre’’ et ’’corps’’), financé à 100% par les subventions Accès culture attribuées à l’école tanzanienne de danse, a donc débuté en nos terres mahoraises le 18 février dernier où les 4 artistes et leur chorégraphe, Ian Mwaisunga ont été accueillis et logés au sein même de la fabrique artistique du Royaume des fleurs basé à Dzaoudzi. 

Lauréat en 2021, la mise en place de ce programme d’échange n’avait pu se faire en amont pour motif sanitaire dû à la crise internationale.

jeunes afro dansant en studio
Ambiance studieuse nourrit de sourires durant les cours

Outre l’approche purement artistique, qui comportait des entraînements quotidiens créatifs en lien avec la pratique même de la danse et l’élaboration d’une chorégraphie, cette semaine fut  aussi l’occasion pour le chorégraphe DjoDjo Kazadi et ses 8 jeunes danseurs mahorais de présenter notre territoire sous son approche environnementale, notamment en lien avec les problématiques soulevées relatives à la protection des mangroves de notre île. Ils ont ainsi, tous ensemble, foulé la terre de notre sol insulaire, pour imprégner leurs sens, notamment en se rendant au lac Dziani.

Des échanges verbaux, parfois complexes du point de vue des respectives langues maternelles, mais qui ont trouvé mutuelles résonances en les corps et la danse qui les ont liés. « À travers ce projet de sensibilisation, il a vraiment était question de moments de recherche, de partage, de création et de transmission. Nous avons déjà hâte de nous retrouver en mai prochain pour la suite de cette belle collaboration » nous indique Djodjo Kazadi, co-fondateur aux côtés de Marie Sawiat Ali Saïd, de la Cie Kazyadance.

Des jeunes afro en randonnée manifestement autour d'un lac
La délégation tanzanienne découvre le lac Dziani et tous les enjeux écologiques et environnementaux soulignés par l’accompagnateur

Une collaboration donc en 2 volets qui verra ce ’’match retour’’ comprenant une délégation de 5 à 6 danseurs mahorais se dérouler pendant 10 jours en Tanzanie, à l’issue duquel une représentation publique aura lieu.

Toute une symbolique de cet outil qu’est le corps, mis au profit d’un projet forgeant l’ouverture de l’esprit pour laquelle nous souhaitons un plein épanouissement à tous ces artistes et ambassadeurs de notre territoire au-delà des mers.

2 hommes afro très heureux de se retrouver
Les 2 chorégraphes DjoDjo Kazadi (g.)et Ian Mwaisunga (d.) heureux de se retrouver en l’aéroport de Dzaoudzi

MLG

 

 

 

 

 

* Investi d’une mission de service public, l’Institut français est sous la double juridiction du ministère de l’Europe et des affaires étrangères ainsi que le ministère de la culture.

Partagez l'article:

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Santé bucco-dentaire : moins de 3 dentistes pour 100 000 habitants à Mayotte

Il faut bien du courage aux Mahorais qui ont des problèmes dentaires pour se faire soigner sur le territoire. Les dentistes libéraux ne sont plus que 9 pour les 321 000 habitants recensés sur l’île au 1er janvier 2024. Nous faisons le point sur la situation avec Thierry Arulnayagam, le représentant URPS bénévole des dentistes de Mayotte et conseiller ordinal régional des chirurgiens-dentistes

CSSM : les raisons d’un trou d’air de 12 ans sans cotisations sociales pour les indépendants

Ils sont 3.000 de déclarés sur l’île, et n’ont pas pu cotiser, notamment pour leur retraite jusqu’à présent. La raison ? Le décret destiné à appliquer l’ordonnance de 2011 n’a jamais été pris

La Préfecture lève un pan du voile de sa réponse « eau potable », pour lutter contre le choléra

La Préfecture de Mayotte, l’ARS, les Eaux de Mayotte, les communes, et la société Mahoraise des Eaux annoncent un "plan d’action visant à améliorer l’accès à l’eau potable", notamment pour des zones "à haut risque"

Mieux éduquer les ados à la vie affective pour améliorer leur protection, et celle de la société  

Au cœur des enjeux des jeunes enfants, la précarité affective. Parce que ceux qui sont victimes de violences, sexuelles ou autre, ne le verbalisent pas ainsi en raison d’un entourage déficient, des actions sont menées. C’est dans ce cadre que se tenaient ce week-end les 2ème "Débats jeunes de Mayotte" organisés par l'association Haki  Za Wanatsa et le Collectif CIDE
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com