Naïd est arrivé en métropole en 2022, et, malgré les difficultés financières qu’il a rencontrées, le plus dur pour lui restait cette fin d’année, « lorsque j’étais à Mayotte, déjà, il faisait moins froid, je sortais comme je voulais, j’étais avec ma famille, mais là elle est trop loin, je suis obligé de rester tout seul ». Certains étudiants mahorais installés à l’extérieur sont souvent confrontés au problème d’isolement auquel s’ajoutent des problèmes financiers. Le dispositif de LADOM ayant permis de venir ici, ne propose pas de billets retour pour les vacances de décembre notamment, ils sont pour la plupart obligés de rester sur le territoire. Le mois de décembre est dur « les dépenses pour acheter des vêtements d’hiver, la hausse de l’inflation, ma bourse ne suffit pas à subvenir à mes besoins alors un retour à Mayotte n’est absolument pas envisageable ».
Dans l’école du jeune homme inscrit en première année de BTS Management des Unités Commerciales (MUC) à Besançon, les examens sont répartis sur deux périodes contrairement à d’autres universités qui fixent les examens soit pendant la période de décembre soit janvier. Naïd a déjà passé certains examens en décembre, il lui en reste encore quelques-uns avant de partir en vacances. Même si pour lui, cette période est synonyme de révision puisqu’il devra passer d’autres examens dès janvier.
Un autre jeune homme, Afretane, a ses examens en janvier, ses deux semaines de vacances, il les a organisées entre révisions et détente. Il avoue que l’ambiance des fêtes n’est pas la même qu’à Mayotte « pour les fêtes de fin d’année, nous organisions des barbecues avec des potes sur la plage, il faisait chaud pas comme ici où les températures descendent jusqu’à des négatives, je n’ai jamais vu ça surtout cette année». Le jeune homme est inscrit en deuxième année de master info communication à l’université Paul Valéry.
Rester actif même en étant seul
Naïd s’est inscrit à la salle de sport pour pouvoir décompresser, garder le mental et faire des rencontres. Le jeune homme n’a pas de famille en France métropolitaine ce qui rend cette période difficile à vivre pour lui, il n’y a pas d’associations autour de lui où il aurait pu nouer des contacts « Parfois, je me sens seul, enfin je suis seul, je suis tout particulièrement déprimé surtout pendant les fêtes parce que je n’ai personne avec qui fêter et rire ». Afretane quant à lui a de quoi s’occuper, il a passé une semaine chez sa famille à Paris et un voyage avec quelques amis qui ont répondu présent. La dernière semaine des vacances aura été probablement plus studieuse que les précédentes pour les deux garçons.