Les agressions gratuites de la part des bandes de jeunes qui s’en prennent à de nombreux automobilistes quelque soit l’heure de la journée, perdurent. C’était encore le cas ce mardi matin, les habitants du Nord de l’île ne pouvaient se rendre à leur travail et les élèves à l’école, en raison de barrages érigés notamment sur la route au niveau de Majikavo Koropa et près de la prison.
Deux nouveaux faits marquants sont notés par les forces de l’ordre. La concomitance des agressions commises, sur plusieurs points du territoire, fait penser à une organisation des bandes, qui érigent des barrages simultanément sur plusieurs quartiers du Nord et du Sud de Mamoudzou, et au-delà. Un phénomène inconnu jusqu’alors, et qui sous-entend qu’il va falloir anticiper, des informations qui relèvent des renseignements territoriaux. Avoir des indicateurs ou tout au moins trouver des moyens d’être renseigné sur la préméditation permettrait d’agir plus efficacement. Et multiplier les emplacements de forces de l’ordre, toujours en nombre insuffisantes, car c’est bien dans cette faille que s’engouffre les agresseurs.
Seconde nouveauté, les attaques ciblées. Nous avions indiqué qu’une habitation avait été particulièrement visée par les caillassages à Passamainty, c’est celle de la suppléante du député Mansour Kamardine, nous fait savoir ce dernier. Qui réagit violemment dans un communiqué, en évoquant « un dangereux palier franchi » : « Ma suppléante, a été délibérément visée, es qualité. En effet, une bande s’est rendue spécifiquement dans son quartier de Passamainty, pour s’attaquer à son domicile. » Un fait qui « renforce mon inexpugnable détermination ». Et qui rappelle l’atteinte volontaire à un autre symbole de la République, la mairie de Koungou qui avait été partiellement brûlée.
Le député demande un renforcement des moyens d’enquête, « afin de lancer les investigations quant aux organisateurs », et le « rétablissement de la sécurité publique dans le 101ème département français. »
A.P-L.