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L’efficacité des politiques publiques en question lors de la rencontre entre E. Macron et les élus ultramarins

Des territoires éternellement en demande. Pour se détacher de l'image de pompes à transfert d'argent public qu'on leur affuble, les outre-mer cherchent leur place dans les politiques impulsées par l'Etat.

Des territoires en décalage avec l’Hexagone, dont l’illustration têtue reste un taux de pauvreté beaucoup plus élevé, puisqu’une personne sur cinq vit sous le seuil de pauvreté aux Antilles et en Guyane, et quasiment quatre sur cinq à Mayotte. Pourtant, des centaines de millions sont annoncés chaque année à destination des outre-mer. L’efficacité des politiques publiques est donc en cause.

C’est pourquoi le président de la République, la Première Ministre, le ministre de l’Intérieur et son ministre délégué aux outre-mer recevaient ce 7 septembre une cinquantaine d’élus des bassins atlantique et indien. « Une réunion qui marque le lancement d’un temps de dialogue et de travail entre le Président, son Gouvernement et les élus ultramarins pour repenser nos politiques publiques afin de les rendre plus efficaces », informe le sénateur Thani Mohamed Soilihi qui en était.
Avant cette rencontre, le président avait rencontré les signataires de l' »appel de Fort-de-France », auxquels il faut compter Ben Issa Ousseni, avec les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre chargé des Outre-mer Jean-François Carenco. Au lendemain de la présidentielle qui avait vu un vote massif pour les extrême en Outre-mer, les représentants des 6 RUP français avaient alerté sur l’urgence de modifier les politiques Outre-mer.

Cette réunion de travail a posé le premier jalon d’un « renouveau de l’Outre-mer », selon les termes de l’Élysée. Notamment pour identifier « les mesures législatives et réglementaires, nationales comme locales, susceptibles de rendre plus efficace l’action des collectivités, dans le respect des compétences de chacun et en tenant compte des spécificités propres à chaque territoire ».

Une feuille de route sur un calendrier, des actions concrètes et des investissements par territoire sera bâtie sur cette base.

On se souvient que l’ancien ministre des Outre-mer avait soulevé la question de l’autonomie des territoires lors du mouvement social en Guadeloupe en 2021. Ce qui avait remis sur le tapis le débat des territoires relevant des articles 73 de la Constitution, comme les 5 DOM, ou l’article 74. Le premier fait l’objet de débat, qui garantit le principe d’assimilation ou d’identité législative, loin du compte à Mayotte qui demande à y rester. Les 4 vieilles s’interrogent à des degrés divers, les 4 autres DOM se sentant plus bridés dans leur autonomie qu’assimilés.

Sur la question institutionnelle, le Président de la République a rappelé que c’est par le principe de différenciation entre les collectivités que seront assurés le développement économique et le rayonnement des Outre-mer. Il a par ailleurs précisé que la question institutionnelle outre-mer ferait l’objet d’un des volets de la future commission transpartisane qui se réunira d’ici la fin de l’année. Elle impliquera parlementaires et élus de ces territoires, « sans tabou », afin d’apprécier les évolutions nécessaires au service de nos compatriotes.

Également au menu de la rencontre à l’Elysée, le développement, la sécurité et la lutte contre l’immigration clandestine, une meilleure exploitation des atouts des territoires etc. Les élus du pacifique continueront ces temps d’échange, qui n’en sont qu’à leur début, « et dont nous attendons rapidement des résultats concrets », espère Thani Mohamed Soilihi.
A.P-L.

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