Mercredi 13 juillet dernier, le village de Vahibé était le théâtre d’une nouvelle affaire des plus sordides. Comme le confirme le parquet de Mamoudzou, un burundais père de famille âgé d’une cinquantaine d’années était violemment agressé par des jeunes, recevant des coups de machettes et des jets de pierre. Transporté au Centre Hospitalier de Mayotte, la victime décédera le dimanche qui suivra.
Le parquet de Mamoudzou relate un » trouble sur la voie publique », et explique que les raisons de ce meurtre auraient été raciales : Ce n’est pas » l’individu ciblé mais l’ethnie » nous explique-t-on, évoquant les tensions communautaires de l’île au lagon, parmi lesquelles le rejet latent des ressortissants africains lors d’évènements tels que celui-ci.
Le parquet n’en dira pas plus, sinon qu’une information judiciaire a été ouverte.
Des sources proches du dossier et de la communauté burundaise nous expliqueront qu’il y a potentiellement plusieurs points de départ à l’altercation. L’on évoque un accident de scooter, une expédition punitive orchestrée contre la victime… Il est fait état de « barbarie pure », la « gorge limite tranchée » : certains proches de la victime ayant pu apercevoir le corps lors de la cérémonie funéraire parlent d’une « boucherie ».
Si le parquet n’en dira pas plus pour le moment, temporalité judiciaire oblige, nos sources avancent qu’un des auteurs aurait été interpellé et placé en garde à vue. Très défavorablement connu de la justice, l’individu n’aurait pas reconnu les faits, et aurait vu sa garde à vue levée dans l’attente d’une ouverture d’information judiciaire, tout en étant déféré pour une autre procédure. L’on apprend également qu’un second individu aurait été victime d’un coup de couteau lors d’une agression à son domicile par une dizaine d’individus, épisode qui serait lié à la même affaire. Cette seconde victime, plus chanceuse, n’aurait écopé que de quelques jours d’ITT.
Mathieu Janvier