31.8 C
Mamoudzou
vendredi 17 janvier 2025

L’Adie mène campagne contre les freins de l’entreprenariat au féminin

Contrairement au contexte national, à Mayotte, les femmes font jeu égal avec les hommes lorsqu'il s'agit de créer son entreprise. Il reste néanmoins de nombreux freins que compte lever une action menée ces jours ci par l'Association pour le Droit à l'initiative économique (Adie).

Sur l’ensemble de la France, le femmes ne représentent toujours qu’une minorité des entrepreneurs, ce qui incite l’Adie à se mobiliser « pour une véritable parité dans la création d’entreprise », en s’appuyant sur les enseignements d’une étude inédite sur les freins que rencontrent les femmes entrepreneures et à travers des événements gratuits, partout à Mayotte, du 30 mai au 3 juin.

Sur notre territoire, les mahoraises étaient majoritaires en 2018 sur les créations d’entreprises. Depuis, la tendance a un peu faibli avait indiqué la dernière étude de l’INSEE, elles étaient 47% à avoir franchi le pas. Par contre, dans un secteur qui intéresse l’Adie, le microentrepreneuriat, elles étaient aussi nombreuses que les hommes en 2021.

Une étude a été menée par l’Adie, confiée au groupe Egæ, avec le soutien de la Direction générale de la cohésion sociale, sur les différents freins à surmonter. L’association rapporte que « les femmes qui entreprennent doivent faire face à des obstacles spécifiques »: à 51% il s’agit de l’accès au financement, à 25% de l’articulation des temps de vie, à 25% le manque de confiance en soi ou « syndrome de l’imposteur », à 21% le manque de soutien de l’entourage, et également à 21%, le sexisme.

On peut considérer que l’accès aux prêts et au financement est général aux créateurs d’entreprise, mais le phénomène est plus accentué pour les femmes selon l’étude, qui ont « deux fois plus de chances de se voir refuser un prêt que les hommes ».

Le soutien de l’entourage reste indispensable

Les autres obstacles à surmonter ne sont pas des moindres. « La charge familiale incombe toujours essentiellement aux femmes. Il en résulte que pour un quart d’entre elles, l’articulation entre les temps personnel et professionnel représente une difficulté majeure pour la concrétisation de leur projet, à tel point que les femmes ont deux fois plus de
chances d’y renoncer qu’un homme pour ce motif. »

Enfin, 1 femme sur 5 se plaint autant du sexisme que du manque de soutien de leur entourage. « Parfois, il peut s’agir d’une simple injonction de la part du conjoint à ne pas empiéter sur le temps dédié à la famille, ou d’un doute formulé par un proche sur leurs compétences et leurs chances de succès. Or on le sait, un projet soutenu par l’entourage a plus de chances de réussir. » explique Alice Rosado, Directrice générale adjointe de l’Adie.

Preuve du dynamisme de l’entrepreneuriat au féminin sur notre territoire, en 2021, les femmes représentaient 54% des personnes financées et accompagnées par l’Adie à Mayotte (contre 44% au national).

Face au syndrome de l’imposteur qui saisit un quart des créatrices d’entreprise et au manque de soutien de l’entourage, l’association propose des accompagnements collectifs dont les femmes pour s’entourer d’un réseau solidaire de femmes entrepreneures. Certains sont déjà en place comme Marraine & moi (ex Marraines en action) sous l’impulsion de la couveuse Oudjerebou.

Le programme de la campagne de l’Adie

L’Adie s’engage également sur le terrain en organisant du 30 mai au 3 juin, des événements d’information gratuits pour notamment, « déconstruire les stéréotypes. Toutes celles qui veulent entreprendre devraient pouvoir le faire, pas juste celles qui ont des diplômes, du réseau, de l’argent ou encore des métiers dits ‘d’hommes’ », déclare encore Alice Rosado.

A.P-L.

Partagez l'article:

Société

NEWSLETTER

Recevez gratuitement les articles

du Journal De Mayotte

Nous ne vous enverrons jamais de spam ni ne partagerons votre adresse électronique.
Consultez notre [link]politique de confidentialité[/link].

Les plus lus

Articles similaires
Similaire

Rayons vides : les marchandises bloquées au port

Alors que les toits endommagés ne se comptent plus à Mayotte, au port de Longoni, ce sont les grues qui font l’actu. Pas seulement, puisque les tarifications inappropriées sur le stationnement des containers non manutentionnés font monter les transitaires au créneau.

Post-Chido : Les maires veulent être associés à la gestion des dons de la Fondation de France

Depuis le passage de Chido, la Fondation de France a récolté près de 40 millions d’euros de dons qu’elle compte distribuer à 18 associations présentes à Mayotte. Les élus de Mayotte ne voient pas cela forcément d’un bon œil et se sentent mis à l’écart.

Des bandes venues en force pour agresser et saccager à Passamainty

S’il y a eu une arrestation d’une dizaine de jeunes, ils sont plus d’une cinquantaine à avoir terrorisé la population et blessé des policiers ces trois derniers jours. Des agressions qui continuent ce jeudi.

La Ville de Mamoudzou ouvre une enquête en ligne pour évaluer les dégâts du cyclone

Une enquête en ligne a été ouvert par la Mairie de Mamoudzou pour recenser les dommages causés par le passage du cyclone Chido le 14 décembre dernier. 
WP Twitter Auto Publish Powered By : XYZScripts.com