Présidentielle : Les collectivités ultramarines de l’ACCD’OM interpellent les candidats par la voix de Madi Souf

A l’approche de la présidentielle, chacun veut éveiller les candidats à sa cause. C’est le cas de l’ACCD’OM, l’association des Collectivités et Communes d’Outre-mer qui les interpelle en prenant comme porte-parole Madi Madi Souf, président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM).

A l’occasion de l’audition des candidats par l’Association des Maires de France ce mardi 15 mars, le président de l’AMM à été choisi par Maurice Gironcel, président de l’ACCD’OM, et maire communiste de Sainte-Suzane (La Réunion), pour porter la parole des collectivités ultramarines.

Ce dernier a produit un document qui résume à la fois leurs difficultés, le désengagement budgétaire de l’Etat dans les DOM, et les mesures phares de sauvegarde qui en découlent.
A Mayotte, « efforts colossaux pour financer la départementalisation au moyen de la fiscalité locale de droit commun », et dans les 4 autres DOM, « baisse des dotations de l’Etat non compensées à 100% par la péréquation nationale ». Le président de l’ACCD’OM juge que l’effort de l’Etat, s’il a été relevé dans les collectivités guyanaises et mahoraises « après les révoltes sociales de 2017 et 2018 », n’est pas suffisant, notamment en raison « d’une pression migratoire exceptionnelle ». Et que les communes antillaises, considérées comme « riches parmi les pauvres », « subissent un effondrement de leurs ressources ».

PLF,AMF, DGF, communes, outre-mer
Les communes ultramarines interpellent les candidats à la présidentielle. Ici, Mamoudzou

Arrêter de faire culpabiliser les ultramarines

Il est reproché un « deux poids-deux mesures », avec des montants conséquents alloués aux communes métropolitaines dès qu’il y a le feu, en témoigne le « 1,5 milliard alloué à Marseille », alors que s’agissant des DOM, « en particulier aux Antilles transformées en poudrière », il est demandé aux communes de faire un effort sur leurs charges de personnel pour retrouver des marges de manœuvre. Alors qu’il rappelle que le rapport Cazeneuve/Patient avait démontré que « les charges de personnels des communes ultramarines en dehors de la prime de la vie chère, sont égales à celles de l’Hexagone ». Nous nous étions fait l’écho de ce rapport renversant.

Les mesures préconisées ne sont pas dépensières pour l’Etat avertit Maurice Gironcel, il s’agit d’un « redéploiement de crédits dont sont arbitrairement ou injustement privés les DOM ». Il s’agit notamment de la péréquation nationale à redistribuer aux DOM et l’arrêt de la baisse des dotations : « Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas une pénurie de ressources empêchant l’Etat d’intervenir dans les DOM : l’Etat a prélevé? plus d’un milliard d’euros sur le budget des collectivités DOM depuis 2014 pour réduire son déficit qu’il ne cesse de creuser, par exemple 50 milliards d’euros pour la compétitivité des entreprises ou 26 milliards pour la suppression de la taxe d’habitation », argumente-t-il.

Un afflux financier qui sera répercuté favorablement sur les finances de l’Etat, « qui bénéficiera par les impôts et taxes d’une reprise de l’économie ultramarine ».
C’est donc Madi Madi Souf, un maire proche du pouvoir en place qui a été choisi par le président de l’ACCD’OM pour porter sa bonne parole aux candidats.
A.P-L.

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