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mardi 16 avril 2024
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Un décès lors de la 2ème journée de tension à Anjouan

Des insurgés qui tiennent la Médina, le cœur de la ville de Mutsamudu, et des militaires qui font usage de leurs armes à feu sans parvenir à les déloger : le tableau des combats qui se déroulent à Anjouan prend corps dans un rejet du président Azali, mais sans résulter pour autant d’une adhésion à Sambi.

On en sait un peu plus sur le conflit qui a éclaté très tôt lundi matin à Mutsamudu. Une manifestation pacifique avait été organisée par le gouvernorat d’Anjouan pour faire de ce lundi une « journée morte ». Des barricades avaient été érigées un peu partout. Il s’agissait de protester contre le référendum constitutionnel du 30 juillet et les dérives dictatoriales du régime en place. Selon nos confrères de Habariza Comores, le lancement de grenades lacrymogènes par des militaires présents aurait incité la population à riposter.

Et un groupe d’individus armés a profité de la confusion pour «récupérer la situation et affronter directement les militaires. Le gouvernorat d’Anjouan lançait des appels au calme ce mardi afin de « reprendre les manifestations pacifiques quand le calme sera revenu ».

Mais selon nos informations, l’opposition se préparait déjà à une action, notamment le parti Juwa, de l’ancien président de l’union des Comores Abdallah Sambi, poursuivi dans une affaire de corruption et assigné depuis cinq mois à résidence dans la banlieue de Moroni. Selon un de nos contacts à Anjouan, tous les membres du parti n’étaient pas d’accord sur la stratégie à adopter. Certains souhaitaient attendre les élections anticipées de 2019, quand d’autres voulaient déstabiliser au plus vite le régime en place.

Azali pas soutenu par la France

Azali Assoumani et François Hollande sur le perron de l’Elysée en octobre 2016

Pour lui, on ne peut pas dire qu’Azali, « un dictateur », soit soutenu par une France « peu concernée par ce qui se passe dans la région » : « L’ambassade de France avait fait part de son mécontentement quand il a supprimé un fonds qui était destiné à l’action sociale du pays, et il a repoussé les financements de l’AFD pour rénover l’hôpital El Maarouf ».

Il nous prévenait qu’une intervention allait se dérouler ce mardi au cœur de la Médina de Mutsamudu. En effet, un petit film tourné depuis un téléphone portable d’habitants cloitrés, montre la tentative de militaires de reprendre la Médina aux mains des rebelles, en vain. Mais ce face à face violent entre les forces armées comoriennes et les insurgés de la Médina, en témoigne ce tir d’obus, a déjà fait des victimes ce mardi : un mort et deux blessés parmi les civils qui ne seraient pas impliqués dans le conflit, nous rapporte un de nos contacts à Mutsamudu.

Le point faible, c’est Sambi


Les forces armées longent la médina de Mutsamudu mais ne parviennent pas à y pénétrer

Alors que l’armée ne semble pas pouvoir reprendre la Médina, les habitants confinés, sans denrées alimentaires au milieu de commerces fermés, commence à se demander comment sortir de ce conflit qui entre dans sa troisième journée ce mercredi.

Le point faible de cette insurrection, c’est justement Sambi. Car pour beaucoup, il représente l’image d’un président corrompu. Il est notamment accusé d’avoir détourné 971 millions de dollars, dans le cadre d’un programme de vente de passeports comoriens à des apatrides du Koweït et des Emirats arabes Unis. Un montant qui représente 80% du PIB du pays.

Une grande partie de la population reste donc autant réfractaire au faussaire présumé qu’au dictateur en formation et ex-putschiste. Ainsi, les villages de Mirontsi et Ouani restent à l’écart des blocages. Le premier, considéré comme pro-Bacar, un ex-président des Comores, avait subi les attaques incessantes de l’ex-président Sambi.

Plusieurs voix d’intellectuels se lèvent pour appeler les politiques à reprendre les choses en main (tiens, tiens, ça nous rappelle un territoire !), et à engager des négociations plutôt que d’envoyer les forces armées.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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