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vendredi 19 avril 2024
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Mobilisation insécurité : les échos (parfois provocateurs) de la presse parisienne

Présence des télés nationale et régionale
Présence des télés nationale et régionale

TF1 avait ouvert le bal mardi dernier en évoquant dans le JT l’opération « Ile morte contre l’insécurité » et la manifestations que le Collectif avait voulu comme « exemplaire », et depuis, la chaîne, ainsi que France 2, a dépêché des équipes sur place. Nous avons rencontré les journalistes présents au conseil départemental ce lundi lors de la rencontre avec les élus, « nous faisons remonter la grogne sociales, notamment avec le témoignage des femmes membres du collectif et l’interview de la maire de Sada. Un sujet est déjà passé au JT de 20h ce dimanche soir. »

Dimanche toujours, c’est France Info qui relayait dans son Journal des Outre-mer, les manifestations et les blocages : « La population du 101e département français attend mieux du gouvernement et des élus locaux ». Dans une interview par notre consoeur Kalathoumi Abdil Hadi de Mayotte la Première, la maire de Sada Anchya Bamana qui a boosté l’entrée des élus dans le mouvement, déplorait que « les élus de Mayotte ne sont pas assez offensifs dans le sens d’amener les problèmes de Mayotte au niveau de Paris. » Elle y monte d’ailleurs nous a-t-elle expliqué ce lundi, pour s’expliquer devant les médias nationaux.

France Inter se fait l’écho ce lundi des difficultés de circulation pour les habitants, provoquées par les barrages au « centre et au sud de l’île ». C’est l’occasion pour un membre du Collectif de rappeler les dernières agressions physiques les plus marquantes, « une victime de car jacking, un chef d’entreprise et un médecin agressés, ce dernier était laissé pour mort, et un mineur de 16 ans agressé alors qu’il rentrait en scoot, et actuellement tétraplégique ».

« Et si on mettait Mayotte en vente ? »

Le titre provocateur du Point
Le titre provocateur du Point

Le député Mansour Kamardine y rappelait les demandes sécuritaires en matière d’effectifs et d’organisation, « une compagnie d’intervention, un commissariat de police à Koungou et Dzaoudzi, et nous serons rassérénés. » Le reportage comparait le nombre de policiers affectés à Mayotte, « 238 pour 220.000 habitants » (à noter que nous sommes 256.000), à une ville au nombre d’habitants comparable, « Bordeaux, 1.200 ». A Mayotte, il faut rajouter les gendarmes présents ici en zone non urbaine, soit 221 selon les chiffres donnés par le ministre Gérard Collomb, mais on est encore loin du compte.

Un long papier était d’ailleurs consacré sur le site internet de la même radio, intitulé « Les routes toujours paralysées à Mayotte, où les habitants dénoncent l’insécurité ». Revenant sur les faits de violence aux abords et à l’intérieur des établissements scolaires à l’origine du mouvement, il rappelle l’annonce de la ministre des Outre-mer Annick Girardin de se rendre sur place après la législative partielle des 18 et 25 mars, après avoir promis des renforts policiers, et confirmé la prochaine création d’une zone de sécurité prioritaire.

L’hebdomadaire le Point prend un angle totalement différent. Dans un article titré, « Et si on mettait Mayotte en vente ? », il souligne la cause du nombre de naissance de la 1ère maternité de France, « l’immigration illégale considérable », et commence par mélanger « l’archipel » des Comores avec notre île, « au magnifique lagon », mais « foyer de tensions sociales et environnementales très difficilement gérables ». Et propose de faire le chemin inverse de 1841, quand la France a acheté Mayotte, « et si on mettait Mayotte en vente ? »

La peur d’être lâchésMobilisation sécurité manifestants banderolle

Une façon d’abdiquer rapidement devant les difficultés d’un peuple qui a fait le choix de son Histoire, en refusant de suivre en 1975 le chemin cahoteux de celui des Comores, et on peut considérer que l’état du reste de l’archipel, formé par les trois autres îles, lui donne raison.

Un titre qui a le mérite de poser le doigt où ça fait mal. En effet, longtemps par peur d’être rejeté et de ne pas rester dans le giron français, les élus Mahorais ont eu peur de revendiquer ce qui leur était dû, et l’Etat a joué sur cet état d’esprit. Pour en connaître les manquements, il suffit de lire le rapport de la Cour des Comptes de 2016. La grève de 2011 n’était pas une manifestation structurée, mais une agglomération de cris. On le voit d’ailleurs dans la manifestation actuelle, malgré une forme critiquable par ceux qui en font les frais, bloqués dans leurs déplacements, on n’assiste quasiment à aucun débordement, pas de jeunes rançonnant sur les barrages, alors qu’ils étaient pléthores en 2011…

Si certains élus comme Anchya Bamana reconnaissent leur part de responsabilité dans l’état du 101ème département, on peut faire remarquer à l’hebdomadaire national que Mayotte est sans doute le département le plus à la traine, mais qu’il n’est pas sorti des rangs Républicains au point d’être le théâtre de règlements de compte meurtriers comme en région PACA, et que si l’omerta est parfois à déplorer, aucun préfet n’y a été tué…

On se doute du choc qu’ont dû ressentir les journalistes parisiens en posant le pied sur le territoire, mais c’est surtout de l’écho de la volonté de la population et de ses élus qu’on leur demande d’être les messagers.

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

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