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mardi 16 avril 2024
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Des condamnés seront amenés à travailler… au commissariat

Signature de la convention par Laurent Sabatier, président du tribunal
Signature de la convention par Laurent Sabatier, président du tribunal

La police nationale sera « d’un bout à l’autre de la chaîne pénale, de l’interpellation à l’exécution de la peine » résume le commissaire Jos.
Ce jeudi, la police et le tribunal ont signé une convention de partenariat qui permettra d’ici quelques jours à des condamnés d’effectuer leur travail d’intérêt général au sein du commissariat de Mamoudzou.

Le Travail d’Intérêt Général (TIG), c’est une mesure judiciaire alternative à l’incarcération, créée en 1983. Obligatoirement acceptée par le condamné, elle diffère des travaux forcés qui existent dans d’autres pays. Une manière de « réparer le dommage causé à la société » selon le président du tribunal Laurent Sabatier. Les TIG peuvent se faire au sein de différentes structures, comme des collectivités locales ou des associations. C’est la première fois que des condamnés viendront travailler au commissariat. En 35 ans, le TIG a fait ses preuves au niveau national, puisque 75% des personnes qui ont accepté cette peine ont disparu de la chaîne pénale ensuite.
« Chaque jour, nous inventons de nouvelles façons de nous rendre plus efficaces » explique le procureur Camille Miansoni qui précise que l’idée émane des policiers eux-même. Cette réponse judiciaire « adaptée dans certains cas », « sera une pierre, une de plus, dans le panel d’outils que nous avons à notre disposition » poursuit le procureur.
Le but est de punir, mais aussi de créer de la citoyenneté. « C’est la citoyenneté qui fait qu’on va respecter, a priori, l’état de droit. Les jeunes éduqués ne caillassent pas les bus ou les forces de l’ordre ».
« Nous sommes prêts à en accueillir en nombre conséquent dès le mois d’avril, dans la limite de quatre à la fois » explique le commissaire Jos. Les condamnés seront amenés à effectuer des tâches d’entretien des locaux ou du parc automobile par exemple. Des travaux qui actuellement ne sont pas faits pour des raisons matérielles ou budgétaires. Ces TIG ne « prendront » donc l’emploi de personne. En outre l’encadrement par des policiers donnera à la peine une « fonction pédagogique » en travaillant « sur la relation à l’autre et le respect des règles ». Un respect d’autant plus important que le TIG est un contrat moral. Comme c’est une alternative à la prison, sur la base du volontariat, son non respect se traduit le plus souvent par un départ immédiat en prison. Sans passer par la case départ. D’autant que le non respect des conditions du TIG est aussi un délit. Ce sera aussi l’occasion pour ces délinquants de découvrir une relation apaisée avec les policiers et peut-être en travaillant ensemble, favoriser le respect envers ces derniers.

Le commissariat de police de Mamoudzou
Le commissariat de police de Mamoudzou

« La prison c’est la sanction ultime rappelle le président Sabatier, c’est dire à la personne qu’elle ne mérite plus de participer au lien social ». Un lien social qu’en premier ressort, le TIG a donc vocation a plutôt réparer.
Outre ce partenariat avec la police, un second a été signé, avec l’association MAN, le mouvement pour une alternative non violente. L’association sera pour la première fois chargée d’organiser des stages de citoyenneté pour des « petits » délinquants, comme des faits d’outrage. Pendant deux jours, les condamnés auront des cours théoriques et des ateliers participatifs. « L’objectif c’est de les amener à travailler sur les conséquences de leurs actes, et les risques encourus en cas de réitération. Leur faire prendre conscience qu’ils ont des droits mais aussi des devoirs, explique Christine Raharijaona, docteur en philosophie et vice-présidente de l’association. » Dans l’ensemble, ces deux jours ont vocation à rappeler les fondamentaux de la République. Contrairement au TIG, il ne s’agira pas d’une peine alternative, mais complémentaire. Ce stage pourra donc venir en plus d’une autre condamnation.
Ces deux outils ont vocation à lutter contre la délinquance et la récidive « avec des moyens faibles » mais avec une volonté « d’efficacité et d’efficience » selon le tribunal.

Y.D

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