40 kilomètres, c’est la hauteur du champignon de fumée craché par le volcan des îles Tonga à la mi-janvier, lors de sa spectaculaire éruption explosive. Par la suite, le dioxyde de soufre issu du panache du volcan a été charrié par les vents, et a désormais atteint l’Est de l’Afrique, comme en attestent les représentations modélisées et les images de la NASA. Doit-on s’attendre à souffrir des conséquences de ce phénomène sur l’île au lagon, connaissant les risques engendrés par cette substance, le SO2, qui affecte le système respiratoire ?
Pour Bruno Brouard-Forster, directeur d’Hawa Mayotte (association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air) nous livre son expertise. « Il faut savoir que le nuage a été très haut dans le ciel, entre 20 et 30 kilomètres » déclare-t-il, précisant qu’il n’y a pas de retombées au niveau de l’air ambiant.
« Au niveau des mesures on n’a rien détecté ». Il précise toutefois que « ce qui peut éventuellement se passer, c’est qu’à très haute altitude, s’il y a beaucoup de SO2 , on pourrait avoir des pluies acides ». En effet, le dioxyde de soufre, si mélangé avec de l’eau, devient de l’acide sulfurique. « Donc s’il y a du dioxyde de soufre dans le nuage et que le nuage se mélange avec des nuages d’eau, il peut y avoir des pluies acides. Mais ça reste hypothétique ». Rien de probant donc, et c’est fort heureux puisque les conséquences des pluies acides sont désastreuses pour la faune et la flore, ainsi que pour les bâtiments. Pour les humains, les conséquences relèvent principalement des problèmes respiratoires.
« Actuellement sur Mayotte ou La Réunion, rien n’a été détecté. Même en Nouvelle-Calédonie, territoire très proche du volcan, il n’y a pas eu d’influence » reprend le directeur d’Hawa Mayotte. « Peut-être qu’il y aura des nuages plus bas, mais cela reste hypothétique ».
Pas de quoi s’inquiéter donc, mais la question mérite d’être posée. Pour rappel, en 2011, une fuite de dioxyde de soufre issue de la raffinerie Total de Feyzin ( Rhône) entraînait plusieurs hospitalisations pour troubles de la respiration.
Mathieu Janvier