En 2013, l’Etat et le conseil départemental constataient que seuls 5% de la surface de Mayotte étaient encore couverts de forêts primaire, c’est à dire qui n’ont jamais connu l’intervention de l’homme au cours de leur histoire. Et en 2020, le comité français de l’UICN révélait que Mayotte a subi entre 2011 et 2016, un défrichement de 6,7 %, ce qui en faisait « le département ayant subi la plus forte déforestation en France. »
En mai 2021, le gouvernement crée la Réserve naturelle des forêts de Mayotte, répartie sur 6 massifs, en allouant 450.000 euros par an pour leur préservation. Et en 2020, le comité français de l’UICN révélait que Mayotte avait subi entre 2011 et 2016, un défrichement de 6,7 %, en faisant « le département subissant la plus forte déforestation de France.
Et cette même année le Conservatoire botanique national des mascarins (CBNM) de Mayotte et la Direction de l’environnement, du développement durable et de l’énergie (DEDDE) du Conseil départemental décident de mettre en place un projet de restauration et de gestion de l’espace naturel sensible (ENS) départemental de la presqu’île de Bouéni. A cette occasion, l’Office français pour la biodiversité (OFB) a lancé un appel à projet MobBiodiv’Restauration, auquel a répondu l’association les Naturalistes, qui s’est vue attribuer une subvention de 237.884 euros correspondant à 70% de la valeur totale du projet pour le mettre en place jusqu’en 2023.
Les Naturalistes de Mayotte et le Conservatoire Botanique National de Mascarin s’associent avec la commune de Bouéni, la Communauté de communes du Sud (CCSud) et le Conseil départemental afin de réaliser des actions de restauration écologique d’urgence en forêt naturelle par une approche participative. Non seulement des chantiers incluant des jeunes seront proposés, mais il s’agit aussi de faire partager les connaissances sur la biodiversité, d’informer sur les usages autorisés, pour aboutir à un plan de gestion qui permettra au Département d’être autonome dans la poursuite des opérations.
« Les actions de restauration écologique débuteront ce lundi 7 février avec une phase de préparation de terrain et de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, avant de réaliser la « trouaison » (trou avant de planter) et la plantation de 5.000 plants indigènes de Mayotte, d’une dizaine d’espèces différentes avec notamment des pieds de tamarins (Tamarindus indica) ou encore de nato (Mimusops comorensis) », indique l’association.
Et ces opérations seront menés par des chantiers participatifs en partenariat avec Nayma, les Apprentis d’Auteuils, la FMAE, les Ambassadeurs de la CCSud et le Comité jeunes de la commune de Bouéni.
L’opération de plantation prendra fin le dimanche 27 février avec une journée réservée aux adhérents des Naturalistes.
« L’ENS de la presqu’île de Bouéni – Boungoudranavi, identifié comme site pilote dans le schéma départemental des ENS (SDENS) pour Mayotte en 2019, est une zone clé pour la biodiversité, abritant végétation naturelle sèche et espèces remarquables de reptiles et d’oiseaux. Soumis aux contraintes démographiques, aux espèces exotiques envahissantes et à la fragmentation des habitats, il est urgent de préserver ce site naturel des inclusions anarchiques de l’agriculture, de la monotonisation des paysages et de la biodiversité. »