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Mamoudzou

21 logements réhabilités sur les 50 ciblés par la CADEMA

Jeudi matin, la Communauté d’Agglomération de Dembéni/Mamoudzou (CADEMA) et ses partenaires ont convié la presse pour une visite des chantiers de réhabilitation de logements récemment achevés.

Et si les médias avaient rendez-vous, jeudi matin, sous un chaleur de plomb, rue de l’Université et de rue Mosquée Décasée à Dembéni, pour visiter quelques chantiers récemment achevés, c’est tout le territoire intercommunal qui est concerné par ce vaste projet de réhabilitation. 

Depuis 2019, 21 logements réhabilités sur les 50 escomptés fin 2025

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Prétextant agir pour « la dignité des personnes », à Mayotte, l’Etat détruit des habitations « précaires » sur appui de la Loi Elan, sans perspective de relogement dans la durée

« Au début on était partis sur un objectif de 50 logements réhabilités par an mais la procédure était trop longue », avoue Faïzouna Nadhoiri, responsable du programme « Logement d’abord » à la CADEMA. Revu à la baisse, la communauté d’agglomération s’est donnée comme nouveau cap de réhabiliter 50 logements en cinq ans, dont 10 logements par an, jusqu’à la fin de l’année 2025. Lors de l’inauguration, 21 réhabilitations ont été déclarées comme achevées, 5 logements sont en cours de travaux, et les 24 autres logements ont été présentés comme « en attente ou en cours d’instruction auprès des financeurs ».

L’instruction des dossiers a pris du retard

Consciente que le calendrier n’a pas été tout à fait respecté, puisqu’il reste près de la moitié des logements à réhabiliter en seulement un an, la responsable du programme « logement d’abord » justifie ce retard au regard des délais d’instruction des dossiers. Pour améliorer ces habitants existants, la CADEMA mobilise des aides financières existantes à échelle de l’île. « Les différents financeurs n’instruisent pas les mêmes dossiers en même temps, c’est notamment pour cette raison que la procédure est longue. »

« Pas de salle de bain, de sanitaires à l’intérieur de leur logement »

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Une salle de bain construite dans un logement qui en était dépourvu

Mais si le projet a pris du retard, Faïzouna Nadhoiri s’estime surtout satisfaite du travail déjà accompli pour les familles dans le besoin. « La plupart des personnes que nous accompagnons n’ont pas d’éléments conforts de base, comme une salle de bain, des sanitaires, à l’intérieur de leur logement ou certains aussi sont des logements SIM qui datent depuis 15 ou 20 ans et qui n’ont jamais été réhabilités. » Jusqu’à la fin de l’année 2025, la CADEMA et ses partenaires souhaitent ainsi poursuivre leurs efforts en faveur de trois objectifs phares : « Offrir un cadre de vie sain et sécurisé à ses habitants », « réhabiliter les logements insalubres » et « répondre aux exigences de dignité ».

« On aimerait faire davantage »

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(De gauche à droite) un conseiller communautaire, Salim Boinaidi vice-président en charge de la résorption de l’habitat insalubre du logement à la CADEMA, Fatimaty Abdalla Toanaorte, vice-présidente parole de la CADEMA et en charge de la communication.

Si la situation d’insalubrité doit être constatée par le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) et que le préfet peut faire procéder à toutes visites qui lui paraissent utiles pour évaluer ces risques d’insalubrité, chaque institution partenaire du projet de réhabilitation des logements sur le territoire de la CADEMA a « sa propre vision », estime la responsable du programme « logement d’abord. » En effet, pour réaliser ces travaux de réhabilitation, la CADEMA s’appuie sur deux opérateurs agréés, Habitat social à prix coutant (HSPC) et SOLIHA Mayotte, qui accompagnent les propriétaires dans leurs démarches de réhabilitation. À ce stade, si Faïzouna Nadhoiri juge que les travaux menés sont « positifs », la représentante de la CADEMA voit plus grand que les objectifs fixés. « Quand on fait la réception des logements, on voit que les propriétaires sont très contents. Mais on aimerait en faire davantage, on aimerait augmenter le nombre de logements réhabilités mais chaque institution a ses propres critères (ndlr : de réhabilitation), on n’a pas toujours les mêmes visions sur les logements qui nécessitent d’être réhabilités. Donc ça complexifie l’action car chaque financeur a son point de vue. » D’après elle, pour que le nombre de logements réhabilités puisse augmenter, une meilleure articulation des critères d’action entre les partenaires est nécessaire. « Il faut d’abord qu’on travaille mieux ensemble en harmonisant nos visions sur les logements pour en réhabiliter davantage. »

Un plafond à 10.000 euros par logement

Pour financer ces travaux de mise aux normes et d’amélioration des logements, la CADEMA a déployé en avril 2021 un règlement visant à attribuer une aide supplémentaire pour l’amélioration de l’habitat, financée sur fonds propres. Il s’agit une « ligne budgétaire unique » (LBU), en plus des subventions de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) et du soutien du Conseil départemental. « On l’a mise en place quand on a constaté que certaines familles ne pouvaient pas payer le reste à charge », commente Faïzouna Nadhoiri à propos de la LBU, qui ajoute « c’est le fonds le plus mobilisé pour réhabiliter ces logements et en fonction des travaux soit on finance 5.000 ou 6.000 euros, mais le plafond est à 10.000 euros. »  Chaque trimestre, une commission d’élus communautaires et de partenaires institutionnels (tels que Action Logement, la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer, HSPC et SOLIHA), examine les demandes pour optimiser l’attribution des aides.

La CADEMA l’annonce déjà, les objectifs seront tenus. Prochaine inauguration fin 2025, 50 logements réhabilités sur 50 les ciblés. Inchallah.

Mathilde Hangard

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