Les invités arrivant au compte-goutte, la patience aura été de mise ce mercredi matin aux abords du hangar de la société HELILAGON. Un moyen peut-être de susciter encore davantage l’intérêt du public tout en favorisant les discussions. Si quelques personnes s’aventurent timidement vers les rafraîchissements, d’autres s’orientent en direction d’un hélicoptère de l’entreprise stationné à proximité.
Un 3e hélicoptère pour compléter la flotte de l’île
Arrivé il y a trois semaines, cet engin vient s’ajouter aux deux autres actuellement détenus par HELILAGON à Mayotte. Si ces derniers sont mis à disposition du SMUR, permettant selon David Lary, directeur général d’HELILAGON, « d’assurer une continuité opérationnelle lors des actions de maintenance sur l’un des appareils », un tout autre destin est réservé au troisième. Une utilisation dont les limites, si elles semblent être fonction de l’imagination, sont d’abord contraintes par la réglementation qu’elle soit nationale, européenne voire mondiale. Une réglementation qui aura pour effet direct de réduire l’hétérogénéité de la flotte dont dispose l’entreprise. Sur les dix appareils présents à La Réunion et les trois à Mayotte, au total ce sont « sept variantes d’hélicoptères pour répondre à chaque besoin. Toutefois, au regard de la réglementation, il est compliqué de garder cette hétérogénéité », concède David Lary.
Couteau-suisse des airs
« Transport de passagers, support à la gendarmerie, hélitreuillage, travail aérien », détaille le directeur de l’entreprise, avant de poursuivre : « il s’agit également de pouvoir déployer du matériel pour les entreprises du BTP en zone inaccessible mais aussi des sapeurs-pompiers ». Un gain de temps pour les soldats du feu au regard du relief escarpé de l’île. Autre utilisation possible en lien avec le Service Départemental d’Incendie et Secours de Mayotte, la lutte contre les incendies en tant qu’hélicoptère bombardier d’eau. La charge d’eau serait alors transportée au bout d’un câble accroché sous l’appareil dans un « seau » d’une contenance de 800 litres. Un moyen supplémentaire pour lutter contre le feu tout en renforçant l’autosuffisance matérielle des pompiers de Mayotte. Des tests ont été effectués afin de vérifier la faisabilité de la démarche.
Répondre aux besoins de l’île
Le futur se construisant « dès aujourd’hui », à l’instar des opérations de demain, le directeur général entend qu’HELILAGON puisse accompagner les jeunes mahorais dans la découverte des métiers de l’aéronautique. Pilote, technicien, mécanicien, il s’agit ainsi de répondre aux besoins futurs du territoire notamment avec le développement du tourisme et le transport de passagers.
Hasard du calendrier, samedi dernier le quatrième épisode Mayottejob était justement consacré au domaine des métiers de l’aérien. Une rencontre ayant permis de souligner le besoin réel en compétence et en main d’œuvre dans ce secteur y compris sur l’île au lagon au regard du projet de la piste longue. Lors des échanges, le directeur général adjoint du développement économique, attractivité du territoire et formation au Conseil départemental a notamment rappelé qu’avec « « les perspectives du projet gazier, à court terme, et de l’allongement de la piste de l’aéroport, à plus long terme, courant 2023-2024, le département anticipe en recensant l’ensemble des métiers attendus afin d’établir des programmes de formation ». Métiers de la sûreté, de l’ingénierie, de l’enregistrement, contrôleur aérien mais également pilote, le vivier est aussi divers que variés.
Pierre Mouysset