Trois axes de travail ont rythmé cette journée de réflexions lors du séminaire de l’Excellence Educative. Le volet des infrastructures a été abordé sous le triptyque « scolaire, sportif et culturel ». Si une convergence des participants est à noter sur « la problématique du retard de construction » dans le Nord, la ville d’Acoua, selon Marib Hanaffi premier édile de la commune, étant « la seule à ne plus posséder de collège », le recteur Gilles Halbout a rappelé la construction prochaine de nouveaux établissements.
Les infrastructures comme axes de progression
Cette dimension ne peut faire l’économie des équipements culturels dont notamment la construction de Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC). A ce titre, le président de l’Institut Mahorais d’Aide à la Décision (IMAD) Faissoil Soilihi n’a pas manqué de rappeler la nécessité de « penser le contenu avant de parler des contenants ». Afin d’assurer une véritable politique de développement culturel, il a été avancé l’idée « de former des éducateurs pour les MJC avec un pilotage pour le Conseil départemental », détaille le recteur Gilles Halbout.
Le projet pédagogique, une réflexion en amont
La réduction du nombre de décrochages scolaires a été au centre des discussions portant sur l’axe de réflexion dédié à la pédagogie, qu’il s’agisse du renforcement de l’inclusion des parents ou encore celle de l’augmentation des effectifs du personnel médico-social afin de repérer les élèves en difficulté. Un moyen d’agir pour tenter de résorber, selon la 4e vice-présidente du Conseil départemental en charge des Sports, Culture et Jeunesse Mouayad Ben, « les inégalités structurelles pesant encore fortement à Mayotte et accentuées par le contexte économique et social ».
Le développement du périscolaire, pour assurer un suivi de « l’école en dehors du temps scolaire » n’a pas manqué de nourrir les réflexions. Lors de la présentation mi-août du plan de développement de l’offre périscolaire à Mayotte, Gilles Halbout avait alors signifié que « tout reste à faire à Mayotte ». Un défi au regard du contexte démographique exceptionnel de l’île ; la massification de l’accès à l’enseignement ne devant pas remettre en question l’excellence.
L’adéquation entre les besoins du territoire et les filières d’enseignement
Enfin sur la question du volet économique, la question de l’insécurité est rapidement devenue incontournable tout comme celle de la problématique des transports dont le modèle actuel « apporte beaucoup de tracas à nos élèves », souligne le président de la FCPE Mayotte Haïdar Attoumani Saïd. L’importance de l’adéquation entre les besoins de compétences du territoire et l’offre scolaire a aussi été abordée. Cette dernière doit être à même de fournir les cadres nécessaires au développement des activités économiques du Nord de l’île. Dans ces propos introductifs, le recteur avait notamment rappelé que « la voie professionnelle est une voie d’excellence et que ces filières doivent être construites en fonction des besoins de l’île ».
Sur ce point, plusieurs réflexions ont été portées qu’il s’agisse de la montée en compétence des jeunes cadres en s’appuyant sur les associations ou encore le développement de l’entrepreneuriat. Autant d’espoirs mis en avant qu’illustrent les propos de Zouhourya Mouayad Ben : « j’ai envie de croire que cette excellence dont nous parlons est une richesse pour notre jeunesse. Nous devons montrer nos ambassadeurs, les accompagner dans la poursuite de leurs actions ».
Pierre Mouysset