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Un réseau de surveillance pour sauver les abeilles de l’océan Indien

C’est un petit acarien très justement dénommé «Varroa destructor». S’il est la terreur des abeilles du monde entier, il épargne encore quelques rares territoires dont Mayotte et La Réunion où un premier réseau de surveillance épidémiologique des maladies des abeilles se met en place.

Au lycée agricole de Saint-Joseph (La Réunion) les ruchers des élèves vont servir de sentinelles (Photo: JIR)
Au lycée agricole de Saint-Joseph (La Réunion) les ruchers des élèves vont servir de sentinelles (Photo: JIR)

«Nous avons un défi sanitaire: conserver notre territoire indemne de tous parasites.» François Payet, le président du syndicat apicole de La Réunion sait qu’il dispose à présent d’un outil pour relever ce défi. Hier dimanche matin, la filière «abeilles» de la Réunion s’était rassemblé pour le lancement officiel du 1er réseau de surveillance épidémiologique des maladies des abeilles.

Contrairement à Mayotte, la filière apicole est bien développé à La Réunion avec de nombreuses structures comme le Groupement de Défense Sanitaire (GDS), l’Agence de Développement Apicole (ADA) ou encore la coopérative du miel… «Nous devons travailler main dans la main et chacun dans son domaine. On doit s’épauler pour aller dans la même direction non seulement en ce qui concerne le développement de la filière, mais principalement sur le sujet sanitaire», précise le responsable syndical.

Des données pour réagir

Avec la mise en place du réseau de surveillance, c’est un véritable plan d’action commun pris et lancé par l’ensemble des protagonistes qui se met en place. L’objectif: maintenir l’état sanitaire indemne des abeilles réunionnaises avec l’idée de collecter des données en continu. Si le GDS compte sur la remontée des informations des apiculteurs, le groupement va mettre en place un réseau de ruchers sentinelles, «un par commune», explique Olivier Esnault, le vétérinaire du GDS. «Une fois par mois, on va utiliser la pratique du sucre glace qui consiste à mettre du sucre sur les abeilles. On tamise ce sucre et on l’analyse. On peut détecter la présence ou pas du varroa.»

Les responsables de la filière apicole de la Réunion lance leur réseau de surveillance (Photo: JIR)
Les responsables de la filière apicole de la Réunion lance leur réseau de surveillance (Photo: JIR)

Il faut dire que l’acarien n’est pas si loin. Il est absent de La Réunion ainsi que de Mayotte, de Rodrigue et des Seychelles. Il ravage en revanche Maurice et une partie de Madagascar. «On doit absolument détecter l’introduction rapide des principaux dangers sanitaires et surveiller les mortalités aiguës des colonies d’abeilles, explique le vétérinaire du GDS. Ainsi, on pourra déployer rapidement un plan de maîtrise sanitaire en cas d’introduction d’un agent pathogène exotique.»

Elargir le réseau à l’océan Indien

Le varroa destructor est originaire de l’Asie du Sud-Est. Là-bas, l’abeille asiatique résiste à ses attaques mais pas les autres espèces ce qui tombe mal : il est désormais présent sur tous les continents. En piquant les abeilles, il transmet des maladies et les affaiblit en les privant de nombreuses cellules sanguines et de protéines. Pour les filières économiques apicoles, le manque à gagner est alors très important.

A La Réunion, une restitution des données du réseau d’observation sera transmise sur son site internet mensuellement et une synthèse présentée chaque trimestre aux autorités. Et nos abeilles mahoraises pourraient bientôt bénéficier de la même attention. La volonté du GDS est en effet d’élargir cette surveillance aux territoires voisins.

RR, le JDM
avec le JIR.

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