Ce fut la question centrale du 3ème Congrès international des Aires marines protégées à Marseille. Intéressant quand on sait qu’elles financent les Parc Naturels Marins, dont celui de Mayotte. Raos y a assisté, et défend cet outil.
Protéger 10% des océans d’ici 2020, c’est la mission que s’est donnée l’Agence des Aires Marines protégées. Actuellement les aires marines protégées (AMP) représentent à peine 3% de la surface des océans, il reste donc 7 ans pour atteindre l’objectif fixé.
Établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’Énergie, basé à Brest, les antennes locales des AMP implantées sur les façades maritimes et en outre-mer, sont notamment chargées du soutien technique et financier des Parcs naturels marins (PNM).
Tous les quatre ans, le Congrès international des aires marines protégées (IMPAC) rassemble les principaux acteurs du secteur maritime à travers le monde, au-delà des frontières nationales, pour œuvrer ensemble à la protection et au développement durable des océans. Le troisième du nom (IMPAC3), s’est tenu du lundi 21 au vendredi 25 octobre à Marseille, ville partenaire du Congrès. Prés de 1500 participants de 87 nations se sont réunis pour échanger sur la gestion et la protection des océans.
Le lagon et ses jeux interdits
« Les aires marines protégées n’opposent pas l’homme et la nature, bien au contraire » assure le compte-rendu de IMPAC 3, il faut seulement « trouver le bon équilibre entre la protection efficace du milieu marin et le développement durable des activités humaines ».
Le conseiller général Said Ahamadi, « Raos », était présent à Marseille. Il justifie l’utilité du PNM en mettant en garde contre un péril : « de nombreux pêcheurs locaux utilisent la dynamite pour ramener davantage de poissons ! La faune et la flore du lagon sont peu à peu détruites ».
Mais pour agir, le Parc Naturel Marin (PNM) de Mayotte, le premier ultramarin, et deuxième sur les cinq français, a besoin de moyens. Or, ils font défaut sur le plan national, et les scientifiques réunis à Marseille ont évoqué plusieurs modes de financement, taxes, fondations privées…
L’Agence des aires marines protégées avait mis à disposition du PNM de Mayotte 1,1 million d’euros de budget global de fonctionnement en 2012. Les moyens humains et financiers augmentent d’une année sur l’autre »… Baker Joma, du Parc Naturel Marin de Mayotte, se veut rassurant, « nous pâtissons plus de notre jeunesse que de manque de moyens ». Le Plan de gestion a effectivement été approuvé en juillet 2013, « et nous allons le déployer ».
A Marseille, les participants ont évoqué l’urgence d’obtenir un financement pérenne en se penchant sur un exemple plus général, celui des algues : « un champ d’algues laminaires est une ressource exploitable pour l’industrie alimentaire ou cosmétique. Si cet habitat est détruit ou détérioré, les pêcheurs et les industries qui en vivent en seront durement affectés. Mais ce champ d’algues remplit bien d’autres fonctionnalités : c’est une nourricerie pour les poissons, c’est un lieu de loisirs pour les plongeurs, mais c’est également un puits de carbone, indispensable à la régulation du climat. La gestion des aires marines protégées a un coût, mais l’absence de protection et de gestion des océans en aura un bien plus grand ».
Anne Perzo-Lafond