28.8 C
Mamoudzou
jeudi 28 mars 2024
Accueiljustice5 ans de prison pour un pédophile

5 ans de prison pour un pédophile

CARNETS DE JUSTICE. C’est un homme fatigué qui se présente à la barre ce mercredi 6 novembre au matin pour l’audience correctionnelle. Encadré de gendarmes, Saindou A. s’avance avec ses béquilles jusqu’à la barre avant de s’assoir sur une chaise. Il est amputé de la jambe gauche. Pour la deuxième fois, il baille bruyamment, de quoi énerver le président : «vous arrêtez de bailler, vous êtes devant le tribunal, il ne faut pas exagérer non plus !»

C’est la deuxième fois en deux semaines que Saindou A. se retrouve devant le tribunal. Le 23 octobre dernier, il faisait une demande de remise en liberté.
– Quel âge avez-vous ? demandait ce jour-là le président.
– J’ai 66 ans
– Si je regarde votre dossier, vous êtes né en 1966, vous avez donc 47 ans.
Visiblement, le vieux monsieur est plus proche des 70 ans que des 50.
Saindou A. est incarcéré depuis le mois d’octobre 2012 à la maison d’arrêt de Majicavo pour des atteintes sexuelles sur mineures. Il a eu beau faire valoir des conditions d’incarcération insupportables compte tenu de son état de santé, la justice avait préféré le laisser en prison. A deux semaines du jugement de l’affaire, le tribunal craignait une récidive «en raison des faits multiples» qui lui sont reprochés, des «craintes corroborées par des éléments de personnalité».

Des fillettes de 4 ans

Les faits pour lesquels Saindou A. est poursuivi dans deux affaires distinctes sont particulièrement graves. En octobre 2012, il aurait volontairement commis des atteintes sexuelles sur deux petites filles. Il aurait frotté son sexe en érection sur leurs cuisses. Elles étaient alors âgées d’à peine 4 ans. La seconde affaire est plus ancienne. Elle remonte à 2005 mais les faits sont les mêmes. La jeune victime de cette agression a alors 12 ans.

Aussi graves que soient les faits, les familles des petites filles décident de ne pas se porter partie civile et ne réclament aucune indemnité en dommages et intérêts, à la surprise du tribunal. «Elles ne se constituent pas partie civile dans la mesure où leurs filles n’ont pas été déflorées» tient à préciser le président pour que la greffière le note dans le dossier. En cas de non constitution de partie civile dans ce type d’affaires, le dossier est en effet transmis au juge de tutelle qui peut être amené à le reprendre pour que les enfants soient représentés.

Une audience à huis clos

L’adolescente en revanche est devenue majeure depuis les faits. Elle demande 2000 euros de dommages et intérêts et un huis clos pour que l’affaire, sensible, soit débattue à l’abri des regards, que les mots soient dits et les situations décrites en évitant la gêne que peut provoquer la présence du public.

A l’issu des débats, Saindou A. est finalement reconnu coupable de l’intégralité des faits qui lui sont reprochés. Il écope de 5 ans d’emprisonnement après lesquels il devra se plier à un suivi socio-psychologique de trois ans, une obligation de soins rendue nécessaire aux yeux du tribunal par «ses pratiques particulières avec les enfants».
«Si vous ne respectez pas cette obligation de soins, vous repartirez un an en prison» prévient le président avant d’expliquer que le condamné sera inscrit au fichier FIGES des délinquants sexuels.
L’adolescente obtient les 2000 euros de dommages et intérêts qu’elle réclamait.
Saindou A. est reparti, avec ses béquilles et encadré par les gendarmes, pour quatre nouvelles années à Majicavo.
RR

Voir les autres CARNETS DE JUSTICE
Salle d'audience Mamoudzou

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Jean-François Eliaou, Antoine Savignat, Adrien Taquet, Mayotte, Assemblée nationale

Politique : L’Assemblée nationale, ton univers impitoyable…

0
Dans un communiqué que l’on pourrait qualifier de lettre au vitriol, le député de La Réunion, Jean-Hugues Ratenon, répond à sa collègue Estelle Youssouffa qui l’avait interpellé et traité de « mahorais phobie », le 26 mars dernier, en plein hémicycle de l’Assemblée nationale. Pour lui, la députée de Mayotte ne serait ni plus ni moins que « la faire valoir et la marionnette du gouvernement », la qualifiant même de « Poutine de l’Océan Indien ».

Un premier conseil de sécurité pour faire le bilan des actions mises en place...

0
Comme il l’avait annoncé lors de sa prise de fonction, il y a environ un mois de cela, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, va rendre compte régulièrement à la presse mais aussi et surtout aux Mahorais de l’action de l’État et de ses services concernant la sécurisation dans l’île. Hier avait ainsi lieu la première conférence du genre avec l’ensemble des élus de Mayotte.
CHM, hypnose, soins, thérapeutiques,

Santé : L’hypnose au chevet de la médecine

0
Aussi captivante qu’extraordinaire, l’hypnose se pratique de plus en plus et notamment en milieu hospitalier et libéral pour aider à soigner et soulager des douleurs

La « caravane de l’autisme » de passage dans tout Mayotte depuis la semaine...

0
Dispositif de sensibilisation et de repérage des troubles du neurodéveloppement dont l’autisme est le plus grave, « la caravane de l’autisme » parcourt les quatre coins de Mayotte depuis la semaine dernière pour sensibiliser professionnels et parents.

Le député Guillaume Vuilletet en visite à Mayotte

0
Guillaume Vuilletet, le rapporteur de la commission d’enquête sur la gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d’outre-mer au sein de l’Assemblée nationale, était en visite ces mardi 26 et mercredi 27 mars...

Recent Comments