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jeudi 25 avril 2024
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Violences à Dzoumogne : deux majeurs condamnés à de la prison ferme

Les deux jeunes hommes à la barre n’ont en commun que leur look, cheveux courts et pantalon de jogging. Pour le reste, ils présentent deux profils diamétralement opposés. Le premier, né à Anjouan, a quitté l’école en primaire avant de venir à Mayotte où il n’a plus été scolarisé. Entre deux « bricoles » il est hébergé chez un ami dans un banga de Bandraboua.

Son coprévenu est lui français, né à Bandraboua, scolarisé et inscrit dans une formation, rien ne le destinait à finir devant trois juges. « Je ne me suis pas levé hier en me disant que j’allais jeter des cailloux, c’est la situation que nous vivons au quotidien » explique ce futur papa à la barre.

Les deux comparaissaient pourtant pour les mêmes faits : avoir participé à un attroupement armé et avoir jeté des pierres, sur les lycéens et sur les gendarmes. Autre point commun aux deux comparses, « ces deux jeunes sont dans leurs discours dans une banalisation totale » déplore le procureur Rey. Pour les deux, les violences commises sont de la légitime défense. Ils se disent motivés par la présence de « mamys » que les lycéens auraient poursuivi dans la rue et qu’il leur fallait protéger. « Les entendre dire qu’ils voulaient protéger des vieilles dames ça ferait presque sourire si on n’était pas en comparution immédiate », poursuit le procureur qui rappelle que le plus précaire des deux a déjà été condamné pour des faits de violences ayant entrainé une mutilation, et avait affirmé aux gendarmes s’être mêlé à la bagarre générale car il « aime se battre ».

Autant dire que leurs explications à tous les deux ont évolué entre leur interpellation et leur procès 24h plus tard. Assez pour agacer le procureur qui réclamait 8 mois de prison pour le récidiviste, et 6 mois pour le futur papa, avec mandat de dépôt pour les deux.

C’était sans compter sur la verve de Me Charles Simon, qui a pris le temps de mettre en perspective la responsabilité des deux jeunes, jugés dans le temps de l’émotion.

Forces de l’ordre pour les uns, forces du chaos pour d’autres

Avec des « gendarmes pas équipés pour faire face à des jeunes qui caillassent depuis des collines, et parfois avec des ordres à côté de la plaque (…) on n’arrête que des éléments faibles, là on en a un qui est complètement inséré avec une formation de chauffeur, un enfant à venir, le second c’est un fumeur de joints incapable de courir bien vite. On n’a pas le cœur de la cible », regrette l’avocat qui plaide la légitime défense pour le Français. « Sa légitime défense est proportionnée, il reçoit des pierres, il en renvoie une. La loi prévoit quand on est victime de violence d’y répondre pour y mettre fin « , résume le conseil.

Flammes et fumées dans des violences qui ont conduit à l’arrêt des cours du lycée attenant

Quant au Comorien, qui a reconnu avoir visé les gendarmes en plus des lycéens, l’avocat tente une mise en perspective. Celui-là « ne voit pas les forces de l’ordre comme des forces de l’ordre, il les associe à ce qui s’est passé dans le sud à coup de pelleteuses [la destruction de 96 bangas par la préfecture NDLR], ce qu’on voit comme de l’ordre, pour lui ce sont des forces de chaos. Quelle est votre responsabilité individuelle quand vous avez grandi dans des circonstances où la police ne représente pas forcément l’ordre ? » Pour lui l’avocat demande une « sanction appropriée à son profil, donc sans mandat de dépôt ».

Les juges ont tranché pour deux peines fermes, rejetant la légitime défense, le premier écope de trois mois aménageables, qui lui permettront de s’insérer avec son nouvel emploi et s’occuper de son bébé. Le second est reparti directement pour Majicavo.

Deux mineurs interpellés en même temps qu’eux doivent comparaître devant le juge des enfants pour les mêmes faits.

Y.D.

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