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vendredi 19 avril 2024
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Grève « sanitaire » dans l’éducation nationale : les enjeux à Mayotte

A Mayotte, plusieurs syndicats, CGT Educ’action, FSU, SNUDI FO, Sur Education, Solidaires, ont porté l’exigence de « conditions sanitaires indispensables au maintien du service public d’éducation ».

Pour le SNUipp-FSU Mayotte, « il est hors de question que les cours se poursuivent sans réelles garanties sanitaires, sans l’instauration d’une jauge maximale et sans réelle protection pour les personnels, les élèves et leur famille », la CGT Educ’action se dit « favorable au maintien de l’ouverture des écoles, collèges et lycées », mais pas sans « la mise en place d’un protocole permettant réellement d’assurer la sécurité sanitaire de toutes et tous », Sud Education appellait à « un dédoublement des classes, une urgence sanitaire et pédagogique ! », quant à FO, il demande de réelles mesures de protection pour le personnel, « Les effectifs sont trop élevés avec les conditions sanitaires de COVID-19 actuelles non respectées. »

Dans le même communiqué, la FSU Mayotte revendique également des mesures d’attractivité et de stabilisation « qui, seules seraient à même de permettre les recrutements massifs dont nous avons besoin à l’avenir. » Ambition qui pourrait être refroidie par le livret d’accueil sur le site du SNES FSU qui commence par « A Mayotte, tant pour les personnes, les biens que les statuts, l’insécurité est la règle (…) L’employeur nous parle d’engagement lorsqu’on vient à Mayotte, on peut parler plus objectivement de tromperie ». Ils sont pourtant nombreux à rester sur le territoire, et à réclamer davantage de titulaires.

Ne pas maximiser les menaces

Gilles Halbout avait lancé la rentrée en communiquant largement sur les gestes barrière

Le mouvement a été suivi à 10% dans le second degré, et 30% dans le premier degré, selon le rectorat. Si Gilles Halbout dit « comprendre les inquiétudes des syndicats », il explique qu’un CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) devait se tenir vendredi 13 novembre à ce sujet, « les chefs d’établissement avaient préparé des propositions à ma demande pour savoir ce qu’on pouvait mettre en place. » Il met en avant une situation différente de la métropole et déplore la transposition automatique du mouvement.

Sur le taux d’incidence du virus tout d’abord, « nous sommes sur une situation qui n’est pas affolante, aucun cluster n’a été détecté dans un établissement de l’île, nous isolons dès que des cas nous sont remontés. Nous sommes précisément engagé dans des démarches d’amélioration qui permettent de prévenir toute détérioration ». Sur les autres menaces ensuite,  « elles sont nombreuses : grève de bus, manque d’eau, de masques… Je me suis battu sur tous ces points pour sécuriser au maximum la distribution en eau potable, je demande qu’on me fasse remonter toute défection en masque ou en gel hydroalcoolique. Il ne faut donc pas en rajouter en laissant des scolaires sur le carreau, sur un territoire en fort besoin éducatif et où ils n’ont pas d’ordinateur à la maison pour travailler. Surtout que ce n’est pas comme s’il y avait une rupture de dialogue avec les syndicats. »

Surveillance de proximité sur les gestes barrière

Le lycée de Sada sous surveillance

Il a reçu les syndicats ce mardi matin, avec à la clef des engagements : « Je les ai invité à privilégier le dialogue social avant tout mouvement, je suis à l’écoute. A leur demande, nous allons recruter des emplois aidés pour vérifier que les masques distribués sont bien portés, que le lavage des mains est sérieusement fait et que l’aération est opérationnelle. » Une communication sera renforcée auprès des personnels sur les modalités en cas de suspicion de Covid, et pour rappeler aux parents à la vigilance auprès de leurs enfants sur le respect des mesures barrière, y compris en dehors de l’école. « Si nous constatons la désaffection d’une commune sur l’entretien d’une école, nous reprendrons la main. Nous nous sommes également engagés à être vigilant sur le temps de restauration scolaire, où on note un plus fort brassage alors que les élèves n’ont plus le masque. »

Des mesures pour la plupart déjà mises en place, et qui ne justifiait pas ce mouvement pour lui, qui aura privé des milliers d’élèves de cours.

Depuis l’annonce du mouvement de grève, le ministre Jean-Michel Blanquer a accepté le dédoublement des classes en lycées en métropole, les cours peuvent se faire en distantiel à condition de conserver au moins 50% de classes en présentiel. « Ici, j’ai toujours dit que s’il fallait fermer une classe, nous la fermerions. Mais il n’est pas question de passer en demi-groupe dans les écoles. » Surtout que le ministre avait rappelé que le niveau de contamination était très faible dans le milieu scolaire. « Nous passerons en demi-groupe dans les lycées où on suspecte une forte circulation du virus. Ce sera peut-être le cas à Sada, où une grosse campagne de détection a été menée, et des cas signalés. Nous attendons l’avis de l’ARS. »

Rajoutons que l’école n’est pas le seul lieu à risque. Les jeunes perdent même en vigilance lorsqu’ils se retrouvent le soir ou le week-end, notamment dans le cadre de rencontres sportives. La vigilance doit donc s’exercer partout si on ne veut pas devoir faire machine arrière, et de nouveau fermer les établissements scolaires.

Anne Perzo-Lafond

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