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vendredi 19 avril 2024
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Didier Boutiana entraîne les jeunes danseurs de Mayotte dans son univers

Dans le cadre du projet du « laboratoire artistique », le chorégraphe Djodjo Kazadi a invité le chorégraphe réunionnais Didier Boutiana à Mayotte afin qu’il travaille avec les jeunes danseurs de la structure. Après celui de Jeff Ridjali, ces derniers ont donc l’occasion de découvrir un nouvel univers chorégraphique porté par un jeune danseur prometteur de l’océan Indien.

« Didier Boutiana est issu de la danse urbaine comme la plupart des jeunes danseurs mahorais », a affirmé le chorégraphe et danseur Djodjo Kazadi, également directeur de la structure Le Royaume des Fleurs situé boulevard des crabes à Dzaoudzi. « C’est la raison pour laquelle nous l’avons choisi par la deuxième série d’ateliers de cette première année du laboratoire artistique », poursuit-il. Didier Boutiana a en effet commencé son travail avec les jeunes danseurs de Mayotte ce lundi 30 décembre, faisant suite aux ateliers du chorégraphe mahorais Jeff Ridjali. « Le travail avec Jeff portait sur les racines, sur l’identité des jeunes danseurs. Celui avec Didier les ouvre à un nouvel univers artistique », a encore déclaré Djodjo Kazadi. Suivront ensuite des ateliers avec des chorégraphes de Madagascar, des Comores et du Mozambique. « Nous avons souhaité axer cette première année sur l’océan Indien car il faut d’abord comprendre qui on est avant d’aller plus loin », nous explique le directeur du Royaume des Fleurs.

Au terme des 3 ans du laboratoire artistique, certains jeunes auront la chance de se professionnaliser dans le monde de la danse.

La danse comme vecteur d’idées

Didier Boutiana est chorégraphe au sein de la compagnie Soul City, basée dans la ville du Port. Il est également artiste associé de la Cité des Arts, des théâtres départementaux de l’île de La Réunion ainsi que du théâtre Luc Donat situé dans le sud. En 2017, il a créé son premier solo, intitulé Kanyar, qu’il a joué sur les scènes européennes et internationales. « Les kanyars, en créole, désignent les marginaux, les as de la débrouille ou les personnes qui fonctionnent hors du système », nous explique-t-il. Ce thème de la marginalité est d’ailleurs central dans son œuvre chorégraphique. « Je m’intéresse aux personnes qui arrivent à créer leur propre système en dehors du formatage que la société nous impose. Ceux qui arrivent à dire « non » au conditionnement et qui se créent par eux-mêmes », affirme-t-il. Pour lui, la danse doit raconter une histoire, être le vecteur d’idées, de propos percutants. « La technique est également importante, mais elle ne doit pas masquer le propos. C’est comme pour un livre : il faut un beau style, mais également que cela raconte quelque-chose d’intéressant », explique-t-il.

Les jeunes danseuses profitent de la pause déjeuner pour échanger sur leur expérience avec Didier Boutiana.

Issu de l’univers de la danse Hip-hop, Didier Boutiana est un autodidacte. « J’ai appris à danser avec les autres jeunes de mon quartier du Port à La Réunion, mais aussi en ayant la chance de rencontrer les danseurs professionnels de passage sur l’île », nous confie-t-il. Un jour, il a pris son courage à deux mains et a passé une audition pour la compagnie Yun Chan. Il a été pris et a alors arrêté l’université pour se consacrer entièrement à la danse. C’est également à ce moment-là qu’il est passé progressivement de la danse hip-hop à la danse contemporaine. « J’ai fini par trouver le hip-hop trop limitatif », explique-t-il. « Avec la danse contemporaine, il y a davantage de possibilités de raconter ses propres histoires », ajoute-il. Didier Boutiana ne renie cependant pas les danses plus populaires et continue de s’intéresser au hip-hop, mais aussi à la danse africaine et aux autres danses du monde. « J’aime la danse en général et je suis curieux », précise-t-il.

Un partage artistique

« Le but que je poursuis avec les jeunes danseurs mahorais est qu’ils découvrent mon univers », a déclaré le chorégraphe réunionnais. Il souhaite donc partager avec eux ce qu’il sait faire de mieux, à savoir danser. « Je leur apporte ma vision de la danse, mais je veille également à leur épanouissement », explique-t-il. « Pour ces jeunes danseurs, le Royaume des Fleurs est un refuge, ils doivent donc s’y sentir bien », ajoute-il. Didier Boutiana travaille donc beaucoup sur l’identité des jeunes danseurs mahorais et veille à ce que la danse soit pour eux un vecteur d’émancipation. « Le but n’est pas forcément la professionnalisation pour tout le monde, mais c’est avant toute chose le bien-être, sans oublier la poésie apportée par la danse », conclut-il.

L.D.

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